Comment obtenir davantage de verdure et de liens sociaux dans les quartiers?

  • 11. mai 2020
  • air du temps
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Récemment, en commission des pétitions du Grand conseil, nous avons étudié une demande très simple et fondamentale de la population : la création de places publiques dans les quartiers. Quelque chose de si fondamental que c’est d’ailleurs un droit constitutionnel, celui du droit à un environnement sain (art.19 de la Constitution genevoise). Cette pétition demandait que le bruit, les nuisances et l’insécurité liés au trafic routier soit réduits. Elle demandait de créer des espaces de convivialité et de respiration citoyenne dans des quartiers définis, que des places publiques soient aménagées avec des bancs, des tables et de vrais arbres apportant ombre et fraîcheur. Résultat… demande balayée par la majorité de droite !

Des besoins réels, une vraie souffrance

Les habitant-e-s avaient clairement rappelé la souffrance des seniors  l’été, qui se rafraîchissent dans des salles d’association ou que l’on invite à rejoindre les centres commerciaux climatisés, alors qu’il serait plus simple d’avoir des bancs et des tables dans des zones d’ombre. Il y a une véritable souffrance et un risque pour la santé publique lié au réchauffement climatique et aux ilots de chaleur. Il y a une véritable urgence à rendre ces quartiers plus conviviaux et agréables à vivre afin de renforcer les liens sociaux.

La privatisation de l’espace public par les véhicules motorisés est problématique et dangereuse

L’emprise du trafic motorisé éloigne de l’espace public les catégories de la population les plus vulnérables. Souvenez-vous, il existait une époque où les enfants jouaient librement à la balle dans les quartiers, où les parents n’avaient pas peur de laisser leurs enfants monter sur un vélo. Aujourd’hui, cette époque est révolue, tant l’emprise des véhicules motorisés fait courir de risques mortels aux plus petits, aux moins mobiles, aux plus âgé-e-s. Garantir une meilleure sécurité pour les usager-ère-s vulnérables (enfants, personnes âgées, personnes en situation de handicap), réaménager l’espace public dans les anciennes et nouvelles constructions, afin que ces dernières soient accessibles à toutes et tous est urgent.

Ces demandes semblent marquées du coin du bon sens. Malheureusement, il est une majorité de droite qui pense encore que le trafic motorisé, davantage de bruit et de pollution de l’air ne sont pas un problème. Il existe encore une majorité de droite pour penser que des demandes légitimes pour aller vers un accroissement des espaces piétonniers doivent être refusées et vouloir construire des parkings souterrains dans l’hypercentre. Alors que l’OMS vient de publier un enième rapport démontrant la gravité des atteintes à la santé publique en lien avec la pollution de l’air, il est encore une majorité pour ne pas vouloir entrer en matière pour des quartiers plus agréables à vivre.

Le mépris de l’UDC pour les droits démocratiques

Une pétition est une démarche démocratique qui permet d’exprimer une volonté populaire.  Un député UDC a rappelé que la commission « touche le fonds avec ce type de pétition » qui selon lui ne relève pas de la compétence cantonale et qu’il balaie rapidement vers la commune. Voilà comment l’UDC considère les droits démocratique et le droit de pétition quand ce dernier ne va pas dans son sens. Le droit de pétition est pourtant également un droit constitutionnel garanti (article 33 de notre Constitution genevoise). L’article 33 précise d’ailleurs que ce droit est garanti sans encourir de préjudice… ni mépris pourrait-on ajouter.

Qu’on se le dise, selon qu’un-e citoyen-ne vit à Champel ou à la Tambourine, sa qualité et son espérance de vie en seront drastiquement différents. Il est regrettable que la droite traite si légèrement les droits populaires et pense encore que le réchauffement climatique ne nécessite pas de mesures urgentes ni de signaux politiques forts et continus, et règle le compte d’une pétition populaire en moins de 60 minutes en la passant par dessus bord.

Au-delà des postures de verdissement dont ces partis font parfois état avant les élections, leur refus de donner un message politique positif pour de simples aménagements de quartier, davantage de convivialité, et à terme moins de trafic motorisé dans les quartiers montre leur vraie nature.

On ne peut qu’espérer que la pression populaire, toujours plus forte, et que le principe de réalité, incontournable, finisse par les faire évoluer et céder devant les évidences de la science et les besoins fondamentaux de la population.

Comment obtenir davantage de verdure et de liens sociaux dans les quartiers? Par un vote important pour la Liste 1 aux élections municipales du 15 mars, afin que l’on puisse aller résolument de l’avant pour réaménager la Ville en fonction des urgences sociales et climatiques du moment.

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