Le Point épidémiologique hebdomadaire du Canton de Genève, publié le 22 octobre, est très alarmant. Le temps de doublement des nouvelles hospitalisations est passé à 4 jours, dénotant une accélération rapide de la progression épidémique. Les clusters sont très nombreux et concernent tous les milieux : familiaux, professionnels, scolaires, médicaux, de loisirs, et lieux de vie pour personnes âgées. Le nombre élevé de nouveaux cas positifs ne permet plus d’identifier et analyser tous les clusters. Les mauvaises nouvelles s’accumulent. Les cas de Covid augmentent rapidement, les décès également. La montée en flèche des cas positifs fait peser une lourde pression sur le système de santé. Les délais d’attente pour se faire tester se comptent en jours. La capacité de traçage est noyée sous les cas. Les professionnel·les du domaine tirent la sonnette d’alarme. Si rien n’est fait immédiatement pour infléchir la courbe des infections, on va dans le mur.
Les conférences de presse successives, la volonté implicite de chaque niveau décisionnel, fédéral ou cantonal, de se décharger sur l’autre, donne la désagréable impression de chipotage au milieu d’une impréparation sérieuse à cette deuxième vague. Il faudrait pourtant davantage de leadership, une collaboration sans faille entre les différents niveaux politiques. Malheureusement, on n’y est pas encore. Cela a un impact certain sur nous toutes et tous.
Au moment d’entrer dans les rouleaux de cette deuxième vague, la décision du Conseil d’État de baisser les salaires de celles et ceux qui étaient au front apparaît clairement comme une grave erreur politique. Cette décision risque malheureusement de se payer très cher. Les médias font état de la fatigue des soignant·es, de leur sentiment également d’avoir été lâché·es en cours de route. Les applaudissements du printemps sont bien loin. Face à une communication aléatoire du Conseil d’État, fatigue, doutes, refus, se font entendre. Que faire ? On peut chercher et appuyer sur les failles. On doit surtout chercher à améliorer le système et renforcer par tous les moyens ce qui nous rassemble : la préservation de la vie.
Dans ce contexte angoissant, plus que jamais, il nous revient de garder le cap et notre sang froid. Soutenir les nouvelles mesures collectives afin de diminuer la propagation du virus. Limiter nos contacts, visites et sorties non essentiels, en respectant scrupuleusement les gestes barrière. Porter le masque. Demeurer actif·ves pour relayer les bonnes pratiques et rester attentif·ves aux besoins et fragilités d’autrui
Il y a une sortie à ce tunnel. Bien évidemment, l’État ne fait pas tout juste, mais ne nous trompons pas de colère. Les errements du Conseil d’État ne doivent pas être une excuse pour ne pas être exemplaire. Ne perdons pas de temps en vaines polémiques. Davantage de solidarité, d’engagement et d’attention aux autres sont requis de nous. Ce n’est qu’ensemble que nous sortirons de cette situation, en limitant la casse pour les plus faibles et les plus fragiles. Le plus discipliné·es nous serons, le plus rapidement ce sera
Je vous souhaite la santé et la lucidité en cette période troublée, ainsi qu’à vos proches.