Pierre Maudet, coûteuse fuite en avant

  • 04. février 2021
  • Genève
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En pleine crise de la Covid-19, alors que plus que jamais nous avons besoin d’unité,  d’un Conseil d’État opérationnel et réactif, Pierre Maudet, qui, depuis deux ans mine le Conseil d’État et les institutions à Genève, joue une fois de plus sa carte personnelle, la seule qu’il connaisse, sans égard ni pour la collectivité, ni pour l’intérêt commun.

S’il annonce enfin démissionner, il se refuse à le faire avec effet immédiat, continuant de siéger au sein d’un collège au sein duquel il va mener une campagne personnelle, bénéficiant d’informations confidentielles, jouant sur plusieurs tableaux à la fois, minant encore et toujours la dynamique d’un gouvernement qui pourtant, plus que jamais, a besoin de travailler dans la confiance, sans se soucier des éruptions égotique d’un seul.

L’unique décision digne de Monsieur Maudet aurait été de tirer les conclusions de ses mensonges et magouilles et annoncer sa démission avec effet immédiat. Cela aurait permis de faire l’économie, pour la collectivité, de sa candidature à sa propre succession. Il a certes le droit de le faire, comme il a le droit de continuer à toucher un salaire pour ne rien faire. Personne ne peut l’en empêcher. Il montre toutefois, en faisant cela, sa complète faillite morale et le peu de cas qu’il fait du bien commun et de nos institutions. Genève n’est pas une monarchie, c’est une République. Elle ne se réduit pas au service, ni à la folie, d’un seul.

 

Plus que jamais, au moment où il annonce enfin le quitter, Pierre Maudet s’accroche encore à son strapontin. Incapable de travailler dans un collège, de dépasser ce « moi je » aigri et revanchard, il enclenche un nouveau rapport de force. Tel un joueur de poker accro, il ouvre un énième tour de table pour se refaire. Il parie encore, bluffe crassement, voulant faire croire qu’il dispose de quatre as dans son jeu. Mais le roi est nu. Il n’a plus qu’un deux de pique entre ses mains. Monsieur Maudet, nous n’avons plus envie de « jouer » avec vous.

 

Nous n’avons surtout plus envie que vous continuiez de jouer avec les institutions, avec l’argent des autres (2 millions pour payer une élection partielle, un salaire de plus de 20’000.- par mois pour financer votre campagne, alors que les hôpitaux manquent de moyens); nous n’acceptons pas que vous jouiez avec la santé des employé-e-s de l’État, manipuliez les règles, les serments et les lois à votre seul avantage pour assouvir votre ambition infinie, étancher votre volonté de revanche, faire durer à l’infini le combat narcissique d’un « seul contre tous ». Dans les faits, nous nous retrouvons toutes et tous à payer pour la folie d’un seul. Plus personne n’est dupe.

 

Monsieur Maudet répète qu’il faut être agile, se remettre en question. À titre personnel, il applique exactement l’inverse. ll n’écoute pas. Il ne change pas. Il ne sort pas du même tunnel. Même quand il annonce partir, il reste encore. Il veut nous faire croire qu’il est une victime? – Attendez une seconde –  où sont les victimes ? N’est-ce pas Genève qui est la risée de la Suisse, nos institutions qui sont mises à mal, des serviteurs de l’État qui sont poussé-e-s au suicide? N’est-ce pas son parti qui, n’en pouvant plus de ses soustractions fiscales et diverses malhonnêtetés, a choisi de le mettre dehors pour y survivre ?  Le bourreau c’est lui. La victime : tout Genève.

 

Depuis deux ans maintenant, Pierre Maudet montre qu’il ne veut pas entendre. Il poursuit son entreprise solitaire au détriment de ce qui fait le fondement même de la politique en Suisse. Le débat, le dialogue, la construction du consensus. Etre un bon manager, un homme ou une femme politique servant le bien commun, c’est indiquer la direction où aller et montrer comment s’y rendre, invitant librement les autres à suivre. C’est être capable de se remettre en question, douter aussi, et prendre les bonnes décisions pour le bien de la collectivité et des personnes qui vous ont élu. C’est re-présenter les autres. Monsieur Maudet aujourd’hui ne représente plus que lui-même.

Non, notre système politique ne se plie pas à la folie d’un seul.

Non, notre système politique ne se joue pas au poker.

Ayez un peu de dignité Monsieur Maudet. Démissionnez avec effet immédiat. Et ne revenez pas en mars 2021 pour réintégrer le même collège avec l’ambition de le miner à nouveau, mais en 2023, si vous avez retrouvé votre esprit et le sens des institutions, essuyé votre procès et que Genève aie pu surmonter la crise de la Covid-19 sans avoir à se soucier de votre destin personnel et de votre maladive addiction au pouvoir.

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