Samedi dernier a eu lieu sur la Place fédérale à Berne un rassemblement national organisé par la coalition #evacuer-maintenant. Les organisations militant en faveur du soutien des villes suisses à l’accueil des réfugié·es du camp de Moria sur l’île de Lesbos en Grèce exigeaient la fin de la situation inhumaine dans le nouveau camp mis en place suite aux incendies de septembre. L’utilisation de l’argent des contribuables suisses pour construire un deuxième camp sur un champ de tir militaire a été dénoncée ainsi que les conditions de vie des réfugié·es. Plusieurs centaines de personnes étaient présentes pour rappeler l’urgence à ce que notre pays fasse davantage qu’une charité à distance.
Au mois de juin déjà, plus de 50’000 personnes et 132 organisations ont demandé au Conseil fédéral d’accueillir le plus grand nombre possible de réfugié·es de Grèce. Huit villes suisses se sont déclarées prêtes à s’engager dans ce sens, dont la Ville de Genève. Depuis, la volonté politique de la Confédération demeure inexistante. Karin Keller-Sutter a exprimé à de nombreuses reprises son refus concernant une meilleure prise en charge des réfugié·es.
Depuis des années, la situation des réfugié·es dans les camps des îles grecques se dégrade. Leur droit de déposer une demande d’asile a été suspendu par le gouvernement grec. Aujourd’hui, ils·elles sont près de 40’000 à survivre, femmes, enfants, aîné-e-s, dans des conditions inhumaines, entassé·es les un·es sur les autres, sans accès à de la nourriture, à l’hygiène et à des soins médicaux. A Lesbos, un mois après l’incendie de la Moria, un nouveau camp d’urgence va accueillir les migrant·es, toujours dans les mêmes conditions désastreuses et le surpeuplement. Et cela, à moins de 2’000 kilomètres de Genève, en Europe ! Drame dans le drame, la pandémie de la Covid-19 aggrave mortellement cette crise humanitaire.
Durant la manifestation de samedi dernier, il a été répété et martelé à l’intention du Conseil fédéral que la Suisse doit participer à l’évacuation immédiate des camps de réfugiés grecs et accueillir le plus grand nombre possible de réfugié·es. Les témoignages étaient poignants. Les appels à la solidarité de celles et ceux qui sont passés par ces camps de la honte ne doivent pas rester lettre morte. Il nous revient d’augmenter la pression sur nos autorités, le Conseil fédéral, afin de ne pas laisser l’extrême droite et les peurs détruire la tradition humanitaire et humaniste de la Suisse. Il nous appartient de renforcer la mobilisation, au côté des associations actives dans le domaine de l’asile, avec un slogan #evacuer-maintenant et une volonté inflexible : accueillir le plus grand nombre de réfugié·es possible en Suisse. La barque n’est pas pleine. Nous avons de la place.
L’histoire nous jugera.