La pauvreté augmente en Suisse et à Genève. Elle peut frapper chacun.e. Le filet social est d’autant plus important. Pourtant, on peut lire dans le Temps la grande déclaration de l’Entente (les cinq candidats PDC et PLR) qui annonce que son seul objectif pour la prochaine législature serait, en cas d’élection de couper et couper encore dans les budgets.[1]
Pour ce programme d’austérité, ils veulent « une majorité nette » le 15 avril. Pierre Maudet susurre: « on compte sur le vote de dimanche pour pouvoir faire ce que l’on avait dit que l’on ferait et que l’on nous a empêché de faire : des coupes« . C’est incroyable quand même. Voilà une droite qui a disposé d’une écrasante majorité au Conseil d’Etat et au Grand Conseil durant 5 ans et qui, à quelques jours de l’élection, piteusement, demande que l’on reparte pour un tour afin qu’ils puissent réaliser ce pour quoi ils ont été élu le coup d’avant. Il faut rappeler à Monsieur Maudet que si la droite majoritaire n’a pas réussi à mener aussi loin qu’elle l’entend son projet d’austérité, elle ne le doit qu’à elle-même et à sa propre faiblesse. En guise de « programme politique », c’est un sacré constat d’échec que reconnaît l’Entente.
Ce Conseil d’Etat, à l’écrasante majorité de droite, a été inefficace durant 5 ans
Il faudrait dimanche leur redonner une majorité pour que le coupe-coupe fonctionne encore? Non. Mieux vaut renverser cette majorité et retirer immédiatement tout objet tranchant de ses mains.
En Ville de Genève, l’Entente s’est trouvée empruntée. Elle ne savait pas où couper ni comment, se heurtant à la réalité : une Ville bien gérée, avec des charges maîtrisées, des budgets à l’équilibre et des comptes bénéficiaires. Quand l’Entente a réussi à trouver là où elle voulait couper (culture et social, toujours!), elle s’est heurtée deux fois en votation populaire à un refus très net (plus de 60%) de la part de la population (en 2016 et 2018).[2] Les coupes ne sont pas une voie à suivre. La population n’en veut pas.
Refusons de couper l’aide publique pour engraisser les privés
L’argument de la droite pour sortir le coupe-coupe est de dire qu’à Genève, « les coûts de l’aide sociale ont explosé de 37% lors de la dernière législature, alors que les revenus ont crû de 12%« . Il faut contrer cet argument fallacieux. Si l’on veut baisser les coûts de l’aide sociale, il faut appliquer des modèles créatifs et dynamiques, afin de sortir les gens rapidement de l’aide sociale.
Par exemple, en facilitant la rente-pont[3] pour les personnes qui perdent leur emploi passé 60 ans; en se donnant les moyens de réduire le nombre de dossiers traités par travailleur social; en favorisant le retour à l’emploi rapide, la formation, en augmentant le nombre de places de crèche afin que tout parent puisse travailler. Voilà ce qui nous motive. Pas de précariser encore davantage les personnes vivant seules, dans un ménage monoparental avec des enfants mineurs, ou celles sans formation post-obligatoire, ou vivant dans un ménage sans aucune personne active occupée, etc.[4]
Les coûts de l’aide sociale augmentent parce que la pauvreté augmente, malgré une conjoncture économique favorable.
Le raccourcissement des délais cadre et la diminution des moyens pour lutter contre le chômage, provoque mécaniquement une augmentation des sommes liées à l’aide sociale. La précarité est le révélateur d’une économie où les salaires sont toujours plus faibles et incertains pour une frange de la population. Un tiers des gens qui obtiennent une aide sociale travaillent! Ils n’arrivent tout simplement plus à joindre les deux bouts.
Il faut le marteler, il n’y a pas d’augmentation en Suisse du nombre de personnes à l’aide sociale en regard de la population globale, mais une augmentation du coût de l’aide sociale, lié principalement à l’augmentation des primes d’assurance maladie et au coût du logement !
La gauche l’a compris, en s’attaquant au coût de l’assurance maladie et aux loyer prohibitifs. Là dessus, il y a des économies à faire afin d’arrêter d’engraisser les privés sur le dos de la collectivité, et cela passe par des changements de lois. Le coupe-coupe de la droite ne va lui qu’enfoncer toujours plus les personnes précaires dans la pauvreté, ne permettant nullement de faire des économies, bien au contraire.
Ayant fait aboutir ce printemps deux initiatives réunissant plus de 7700 signatures pour renforcer l’emploi et la réinsertion socioprofessionnelle, le Parti socialiste agit.[5] Personne n’est par plaisir ou choix à l’aide sociale[6] et personne ne doit y rester. Cela demande un vrai engagement et une vraie politique publique dotée de moyens.
A quoi ressemblera votre vie si la droite gagne?
Si la droite gagne dimanche, nous repartirons pour 5 ans d’une même bouillabaisse créant toujours plus d’inégalités. Nous aurons des entreprises privées toujours plus prospères, et des Genevois-e-s toujours plus pauvres. Pendant que l’économie du Canton continuera à croître, ce seront toujours les mêmes qui en paieront le prix.
La droite aura beau jeu de taper sur les plus fragiles « ceux à l’aide sociale » pour cacher l’incohérence de sa politique et son manque de vision, cela n’amènera en aucune manière plus de prospérité.
Conclusion : retirons dimanche le coupe-coupe des mains de la droite. Celle-ci a déjà trop largement fait preuve, durant les 5 dernières années, de son incompétence et de son manque de vision pour affronter les défis actuels de notre société.
[1] https://www.letemps.ch/suisse/economies-coupes-programme-lentente-genevoise
[2]https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/peuple-refuse-no…
[3]https://www.vd.ch/themes/social/prestations-assurances-et…
[4]https://www.tdg.ch/suisse/La-Suisse-compte-600-000-pauvre…
[5] https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/7700-signatures-…