Les multinationales basées à Genève voient leur bénéfice exploser. Et les rentrées fiscales atteignent des records. Une meilleure redistribution des richesses est urgente.
Basées à Genève, les multinationales du négoce de matières premières, Trafigura, Mercuria, Vitol ou MSC notamment, volent de records en records. Derrière ces sociétés parfois opaques, des familles ou groupes d’actionnaires genevois, dont les patrimoines ont pris l’ascenseur, aidés par la déstabilisation des marchés du pétrole et du gaz. Les perturbations provoquées par la guerre en Ukraine et, auparavant, la pandémie, ont de manière astronomique accru la rentabilité des marchands de matières premières, que ce soit dans le secteur de l’énergie, mais aussi des métaux, de l’agroalimentaire, sans parler du luxe, qui flambe également. En 2022, Trafigura, négociant genevois de matières premières a fait exploser son bénéfice net, qui a grimpé à… 7,1 milliards de dollars. C’est plus du double que ses 3,1 milliards réalisés 2021, record absolu jusque-là. Les revenus totaux de cette unique entreprise, c’est plus de trente fois le budget du canton de Genève.
Vitol, le plus gros intermédiaire sur la scène pétrolière, a réalisé 4,5 milliards de bénéfices sur le premier semestre 2022. Quel sera leur bénéfice à la fin de l’année? 9, 10, 15 milliards? Les super riches se portent bien très bien, à tel point que certains d’entre eux demandent même à être taxés davantage. Et nous le savons, le déficit de 490 millions prévu au budget 2023 par le Conseil d’État se transformera comme chaque année en bénéfice aux comptes. Le discours répétitif de la droite sur l’augmentation des charges de l’État sert uniquement à faire diversion et dissimuler les faramineux profits des grandes entreprises taxées à 13.99% seulement.
Les milliers de milliards de fortunes accumulées à Genève sont eux d’une manière indécente quasiment pas imposés. La conseillère d’État en charge des finances choisit ses chiffres et cherche à faire peur en disant que les charges augmentent et que les prestations sociales ont augmenté de 72% entre 2011 et 2021. Mais elle oublie de dire que les bénéfices de grandes multinationales ont augmenté de 300% en… seulement 1 an, que leurs bénéfices s’enfouissent dans les poches des actionnaires plutôt que d’être réinvestis, alors que de plus en plus de Genevoises et Genevois n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois.
Il faut critiquer les évaluations fiscales conservatrices du Département des finances qui conduit à sous-estimer les rentrées fiscales et conduisent à des choix budgétaires qui portent préjudice aux prestations essentielles des Genevoises et Genevois. Il faut critiquer le choix politique de la conseillère d’État aux finances et du PLR de continuer à couver de manière indécente les multinationales et leurs actionnaires, au détriment de la vie des PME.
La droite n’est pas crédible quand elle parle du prétendu enfer fiscal genevois et agite son chantage au départ des multinationales dans le seul but de faire fructifier les bénéfices des actionnaires et soigner ses prébendes. L’attractivité genevoise est extraordinaire: les bénéfices de multinationales sont faramineux, les rentrées fiscales atteignent des records. Une meilleure redistribution des richesses est urgente, l’atteindre sera un enjeu fondamental de l’année 2023.