Ce samedi le club de notre Canton, le Servette football club, se déplaçait à Sion pour un derby du Rhône. En cas de défaite, Sion risquait une place de barragiste pour une descente en ligue inférieur.
Servette n’avait plus grand chose à craindre ni à espérer. L’entraîneur des grenats envoya en vacances précoces 4 titulaires indiscutables (Vincent Sasso (non-convoqué), Gael Clichy (non-convoqué), Kastriot Imeri (non-convoqué), Miroslav Stevanovic (non-convoqué) et lança dans le bain son gardien remplaçant (qui s’illustra de la pire des manières).
La Presse ne s’y trompa pas[1], rappelant que pour les Genevois, le déplacement en terre valaisanne s’apparentait, vu de l’extérieur, à une course d’école et que ce Servette B était un cadeau de l’entraîneur grenat Geiger au FC Sion.
Le dernier match de l’année, une occasion de finir en beauté ? Visiblement non, pour ce Servette. Du côté de Lucerne, autre barragiste suspendu au résultat de ce match, on appréciera le triste « professionnalisme » genevois, refusant de jouer pour gagner en ne mettant pas sa meilleure équipe sur le terrain. Drôle d’interprétation de l’éthique sportive et du respect de la compétition. Etrange oubli pour l’un des principaux ambassadeurs sportifs de notre Canton. [2]
Bon, pas de quoi en faire tout un fromage, c’est vrai. Après tout c’est Lucerne qui paie les pots cassés. Mais imaginez la situation inverse où notre club de coeur serait suspendu au résultat d’un autre match dont l’une des équipes biaiserait le résultat en refusant d’aligner sa meilleure formation, joujouant pour ne pas gagner. Comment apprécieriez vous cela ? « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse ». Visiblement, Servette ne connaît pas la règle d’or.
Mépris du fair-play sportif, manque de professionnalisme, et du respect de l’adversaire. Quelles sont les raisons de ce choix ? On ne sait pas. Celui du sport business sûrement, particulièrement vaseux.
Les joueurs ne jouent pas jusqu’au bout la saison ? Allez, j’en saute une comme supporter. Payer un abonnement au Servette la saison prochaine, à quoi bon? Un club qui montre cette mentalité antisportive ne doit pas être particulièrement soutenu dans sa démarche.
Et que l’on ne vienne plus nous rabâcher les oreilles avec l’exemplarité du Servette pour nos jeunes, ni son sentiment d’être « sans domicile fixe dans sa ville »[3]. Une équipe qui solde ses matchs questionne lui-même sa propre nécessité à s’entraîner… un club qui accepte que son équipe première refuse de jouer, se reposant sur la Fondation qui aligne des millions sans compter, pose la question de son exemplarité.
Devenir des roublards calculateurs n’est pas un modèle de formation pour nos jeunes.
[1]https://www.lematin.ch/story/servette-a-t-il-choisi-de-solder-son-derby-contre-sion-807856564851
[3]https://www.tdg.ch/servette-sdf-dans-sa-ville-153508838643