Le 13 juin soutenons la nature ET la culture

  • 07. février 2022
  • air du temps
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Ma conception de l’écologie n’est pas de l’opposer aux besoins sociaux et culturels. L’écologie doit se construire avec les gens mais pas contre eux. Le 13 juin, en Ville de genève, nous voterons sur le projet de la Cité de la musique. Il est faux de dire que c’est un écocide et que la coupe de 130 arbres (il y en a plus d’un million à Genève) aura quelque impact que ce soit sur le climat. Faire croire cela, c’est prendre les gens pour des imbéciles et menacer tout futur projet dès lors qu’un arbre sera en vue. 141 arbres seront maintenus sur le site, les plus remarquables et les plus anciens. Mais surtout, 260 arbres seront replantés. On a coupé 1000 arbres pour le Léman Express. Un orage a détruit une centaine d’arbres à Genève en août 2020. Il faut aller voir dans les parcs où ils sont tombés ce qui est en train d’être replanté, aménagé. La Ville de Genève y fait un extraordinaire travail.

La nature est fait de cycle de destruction et de régénération, ou alors chaque fois qu’un troupeau de vaches pète ou que les foins sont faits, il faudra également parler d’écocide. Il nous faut regagner de l’espace sur les parkings et le bitume, pas contre une école de musique et des artistes. Ce qui me dérange, c’est la virulence de certains de jouer le climat contre la culture, les arbres contre le social et l’éducation, en s’opposant à des projets d’intérêts publics. Ce n’est pas une honte de réaménager des espaces verts. J’ai grandi à la campagne. Petit-fils de paysan, j’ai côtoyé ceux qui connaissent la terre et sa dureté, en vivent. Certains demeurent ahuris par le toupet de ceux qui parlent de « nature » sans y avoir jamais mis les pieds.

Allez voir le biotope réaménagé au parc des Franchises, ce que revitalisation veut dire. Là aussi il a fallu couper des arbres. Le résultat est à la hauteur des choix opérés. Mais si chaque arbre coupé est un crime, que font les opposants pour freiner l’extension de l’autoroute qui arrive place des nations ? Que ceux qui veulent se suspendre aux arbres des Evaux pour s’opposer à un centre de formation sportif se placent devant les pelleteuses qui ravagent en ce moment un pan entier de la ville dans le tintamarre des moteurs diesel et leur silence honteux. Les autoroutes ce serait ok, et la culture et le sport, pas ok ? Le 13 juin, soutenons la nature ET la culture, faisons les avancer ensemble.

 

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Le projet de la Cité de la musique a été soigneusement étudié et validé par l’administration cantonale et communale, par des services spécialisés dans la nature et le paysage. La compatibilité de ce projet avec le plan climat du Canton est admise.

Les violons ne sont pas fabriqués en paille

De la part des certains opposants à la Cité de la musique, pas un mot, pas une ligne sur la musique… à part la négation de celle ci au profit des… chants des oiseaux. Très important les chants des oiseaux (d’ailleurs aucun n’est menacé par la cité de la musique) mais si d’aventure des partis reprenaient l’antienne que ‘ la plus belle des musiques est d’abord celle de la nature et du chant des oiseaux’ pour couper dans des budgets culturels que répondront celles et ceux qui veulent dresser la nature contre la culture ?

Le projet actuel porte en lui l’ouverture d’un parc public riche en biodiversité. L’écologie ne doit pas se construire contre le social, contre la culture et contre les habitant-e-s. Surtout pas contre les jeunes et les étudiant-e-s.

 

Plus que jamais besoin de culture et d’espaces de rencontre

Quand à prétendre qu’un projet se fera ‘ailleurs’, ‘autrement’, ‘pas ici’, ‘dans 15 ans’ , ‘oui mais pas comme ça’, c’est la jeunesse actuelle qui a déjà pris le covid dans la tronche qui paiera le prix de la morale de ceux qui pendant des décennies ont joui sans entraves du mazout et des avions et qui dans la fleur de l’âge veulent désormais tout figer. Utiliser l’écologie pour abattre un projet culturel, c’est la nuit de l’esprit.

On ne met pas un orchestre philarmonique ou une école de 500 étudiants au 5e étage de bureaux vides dans les rues basses. La haute école de musique est déjà éclatée sur 9 sites dans des bureaux et des succursales bancaires, dans des conditions qui ne sont pas dignes pour les étudiant-e-s. La culture et les étudiant-e-s ne sont pas des produits de 2e catégorie que l’on case par défaut dans des lieux non conçu ni pensé pour eux… avec la contrainte supplémentaire, s’il faut tout refaire, de payer plus cher pour moins bien, avec des bilans écologiques désastreux.

Ne faisons pas de l’avenir une jachère

Pour conclure, ce n’est pas vrai qu’il y a un plan B au PAV facile et que y’aka aller là-bas. D’ailleurs on attend toujours la réalisation du fameux « plan B » de ceux qui disaient cela du MAH en 2016, il y a bientôt 6 ans. Confronté à l’addition finale pour rénover a-minima ce musée, on attend déjà leurs commentaires et leurs hypothétiques plan C….

Le 13 juin en Ville de Genève, soutenons la nature ET la culture, soutenons la formation, ET la culture et les jeunes, en votant oui à la Cité de la musique.

 

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