De plus, dans l’urgence, cet hiver, des initiatives citoyennes ont vu le jour, comme le sleep in, piloté par l’association la Caravane sans frontière au Temple de la Servette (25 places). Il faut relever que cet accueil qui perdure aujourd’hui se fait sans financement, sans soutien institutionnel, dans l’urgence. La Ville a ouvert son dispositif d’accueil hivernal.
Le dispositif actuel permet du 24/24 mais continue de refuser du monde, soit parce qu’il est plein, soit parce que des personnes arrivent au bout des durées de séjour, que certaines en sont exclues, du fait de comportement potentiellement dangereux pour d’autres personnes hébergées. Il faut rappeler que le dispositif hôtelier ne correspond pas pour toutes les personnes concernées. Un vrai dispositif bas seuil est fondamental. Au moment précis où le Grand Conseil se réunissait, il y avait, à Genève, 487 places pour l’hébergement d’urgence des sans-abris. Lors du début des travaux sur cette motion, il a été questionné le fait que cette motion soit caduque. Tout semblait aller le moins mal possible dans le pire des mondes, celui du sans abrisme, mais à une différence près …
Des places en moins pour l’hébergement d’urgence
Comme le rappelle l’article de La Tribune du jour [1], au premier avril, la ville de Genève fermera, comme chaque printemps, ses abris de protection civile ouverts pour la période hivernale ce qui diminuera le nombre de places disponibles de 487 places à 360. Conséquence : des gens se retrouverons à la rue. A la fin du mois de mai, si de nouveaux financements ne sont pas rapidement votés pour le CAUSE, ce seront 155 places dans les hôtels qui disparaitront encore. Cela ramènera donc en deux mois, le dispositif actuel de 487 places à 210 places seulement.
Mauvais nouvelle supplémentaire, la Ville de Genève a annoncé ne pas avoir les moyens de rouvrir ses abris cet hiver, comme la magistrate Madame Kitsos l’a affirmé lors du vote du budget de la Ville de Genève et répété à la presse. Il y a exactement une année, en avril 2020 le dispositif d’hébergement d’urgence proposait 579 places (apport de la caserne des vernets).
Il y a urgence
Alors que nous sommes au cœur d’une crise sociale sans précédent, l’Assola nous alerte sur le fait que des gens ne peuvent plus payer leur logement et sont mis à la rue. La précarité grandit. Placés au seuil d’une troisième vague, qui conduira peut-être à un semi-confinement, il faudra peut-être demain, dans l’urgence, loger des gens qui sont à la rue. Il n’est pas temps de fermer des lieux. Le stop & go est nuisible à l’accueil.
Il est donc plus que jamais vital que le Conseil d’État maintienne, en collaboration avec les acteurs communaux et associatifs concernés, les structures d’accueil nécessaires et le fonctionnement de l’ensemble du dispositif mis en place en 2021 afin qu’aucune personne sans abris ne soit contrainte à dormir dans la rue pendant la pandémie.
Cela veut dire, concrètement et rapidement, le maintient de 487 places d’hébergement d’urgence, c’est en tout cas ce qu’a voté le Grand Conseil ce jeudi par 90 oui 0 non et 0 abstentions. Au Conseil d’État d’agir !