Clé-de-rive : qui paiera l’addition ?

  • 13. avril 2021
  • air du temps
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151772481_128916205791787_2600656901574446220_o.jpgLe projet Clé-de-Rive est daté. En prévoyant de miter et bétonner tout le sous-sol, c’est l’avenir que l’on hypothèque. Les changements de société, climatiques, économiques et de mobilité sont massifs. Le modèle de ville centre est à un tournant.
Les promoteurs spéculent sur 170 millions de revenus pour la Ville contre un droit de superficie de 65 ans. Ne tombons pas dans le piège. Pour rappel, la rente de superficie sera exprimée annuellement en pourcentage du chiffre d’affaires brut total réalisé par la société Parking Clé-de-Rive SA. Or, l’usage des parkings est en décroissance. Il est certainement possible pour les promoteurs de maximaliser l’usage du parking encore quelques années en ‘vendant’ son usage et en renforçant l’invitation faite aux gens de continuer à prendre leur voiture pour aller au centre-ville (ce que les experts dénoncent comme un non-sens), le temps pour eux d’amortir leur investissement. Ainsi, les promoteurs auront tiré leurs marrons du feu. Le ‘gigantesque cadeau’  de Clé-de-Rive est empoisonné  et sa charge est destiné à la collectivité. Il fait craindre un usage maximaliste et agressif de Clé-de-Rive au détriment de la santé des habitant-e-s.

Aux privés les bénéfices, à la collectivité les charges! Le risque est pour la collectivité : aux habitant-e-s les nuisances immédiates avec plus de voitures et de trafic, et à la Ville l’éléphant blanc dont on ne saura que faire pour les 300 prochaines années très prochainement.

Alors, le parking Clé-de-Rive une bonne affaire? – Non. Cela ne rapportera rien à la Ville si ce n’est une verrue en sous-sol et des rampes d’accès bétonnés pour des générations, dès que les promoteurs en auront tiré tout l’argent possible en mettant le plus de véhicules possibles dedans.

 

Un air de déjà vu

Cela fait penser au naufrage du stade de Genève : surdimensionnée, mal conçu : il est revenu à la collectivité de récupérer et gérer le bazar! En passant les promoteurs défendent la construction du parking même si ces derniers sont sous-utilisés, en reprenant justement l’exemple du stade de football. « On construit bien un stade pour y jouer une fois par semaine » ont-ils dit. Le problème il y a déjà pas moins de 55 parkings pour plus de 18’000 places en Ville de Genève. Construit-on un stade de football tous les 500 mètres dans notre Ville. Non. Pourquoi donc en rajouter encore un, c’est absurde.

Les promoteurs veulent à tout prix réaliser un projet vieux de 25 ans, planifiant que rien ne changera dans les 65 prochaines années pour faire des promesses en l’air. Sentant le vent tourner, ils veulent sauver ce mauvais projet en essayant de nous faire croire que mettre des bornes électriques dans le parking serait l’avenir alors que : 1) on pourrait sans grands soucis techniques électrifier déjà tous les parkings existants, le problème est que la demande n’existe pas. 2) les voitures électriques ne sont pas l’eldorado écologique du futur, au contraire, les véhicules hybrides rechargeables (VEHR) émettent jusqu’à huit fois plus de CO2 sur la route que les valeurs officielles déclarées[1], sans parler des coûts de recyclage des batteries.

Pour toutes ces raisons, et d’autres encore, ce projet de parking Clé-de-Rive doit être soigneusement refusé afin que l’on puisse véritablement piétonniser la ville et sortir les voitures de l’hypercentre.

[1]https://www.ate.ch/medias/detail/article/late-demande-la-fin-des-subventions-pour-les-hybrides-rechargeables

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