Bien sûr, nous ne pouvons qu’être déçu–e-s par le rejet de l’initiative pour des multinationales responsables par les cantons. Il faut toutefois se réjouir du « oui » de la majorité de la population à 50.7 %, en faveur d’une plus grande responsabilité des entreprises. Le Oui dans les cantons de Genève, Vaud, Neuchâtel, Jura, Fribourg, Bâle-Ville, Berne et Zurich est un signal important. Il faut se réjouir particulièrement du score très haut d’acceptation de l’initiative à Genève (64%), et tout particulièrement dans notre Ville (68.6%), avec un oui massif dans les quartiers populaires : aux Pâquis (78%), à Mail-Jonction (78%), aux Cropettes(77%), etc. C’est une claque pour les représentants des multinationales à Genève. Cette initiative était une opportunité qu’Économie Suisse n’a pas su saisir. Désormais le débat est posé et les multinationales ne peuvent plus tromper les attentes de la population et esquiver leurs responsabilités en continuant d’avoir des activités de flibustiers à l’étranger et faire du tort à l’image de la Suisse.
Un enseignement ? La mobilisation paie. Il a manqué un poil pour emporter la majorité des cantons, mais quel chemin parcouru depuis le lancement de l’initiative ! Avec 80’000 banderoles aux quatre coins du pays, plus de 500’000 cartes postales de mobilisation, 450 comités locaux et un engagement sans relâche : le peuple a montré sa lucidité et majoritairement choisi son camp.
Au moment de la récolte des signatures, Économie Suisse nous prenait de haut. Aujourd’hui, les multinationales et la droite tremblent. L’UDC dans son communiqué de presse exprime son inquiétude. Les initiant-e-s ontréussi à ébranler le pouvoir de l’argent et l’impunité des multinationales. L’histoire de la politique en Suisse est celle des petits pas. Une défaite n’arrête pas le sens de l’histoire, au contraire. Genève, « patrie des multinationales » a donné le ton. Le combat pour davantage de justice sociale continue.
Un mot sur l’initiative contre le commerce de guerre, si la population suisse a rejeté l’initiative du GSsA (57% de NON) , là aussi Genève l’a accepté (53%) et là encore la Ville de Genève mène le bal avec 58,7% d’acceptation.
Avec 45.65% de participation à Genève, la démocratie a montré sa tonicité et les citoyen-ne-s leur participation.
Maintenant, cap sur le 7 mars 2020, prochaine votation, avec notamment au menu… un vote sur un accord de libre échange avec l’Indonésie.
Le combat continue. L’engagement aussi.