Claquer 24 milliards pour s’envoyer en l’air dans des avions de galas ? C’est non merci!

  • 29. septembre 2020
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Comme si le monde n’avait pas changé, comme si les menaces n’avaient pas évolué, la droite veut nous faire  croire qu’il faut absolument renouveler notre flotte d’avions de galas comme les ménages renouvellent leurs voitures ou leur téléphone portable, par « automaticité ».

Il faudrait continuer à faire ce que l’on a fait de tout temps, comme au bon vieux temps de la guerre froide où l’ennemi, le rouge, était bien identifiée, et les vaches bien gardées: acheter pour minimum 18 milliards de francs des coucous de salon pour que notre panoplie de défense soit tip top en théorie, et que nos officiers aient fière allure.

La droite qui défend ce projet fait penser à un assureur retors qui fait une clause d’automaticité de renouvellement sur un produit obsolète. En gros, vous continuez à payer jusqu’à la fin de vos jours pour quelque chose dont vous n’avez jamais eu besoin mais pour lequel de beaux parleurs vous assurent que « l’on n’est jamais trop prudents » et que ce n’est pas si cher payé. A cette rhétorique dépensière il est temps de dire STOP.

La droite qui mégote sur les dépenses sociales est au garde à vous devant les lobbys de l’armement. Mais le monde change, même si certains ne l’ont pas vu venir. Les défis actuels sont sociaux, économiques, écologiques. Et la sécurité n’est pas l’affaire de turbo-réacteurs, mais de proximité. Défendre l’achat de nouveaux avions de luxe dont l’inutilité est démontrée, c’est mener une guerre de retard. 

 

La Suisse, petit pays neutre au cœur de l’Europe, entretient d’excellentes relations avec son voisinage, ne participe ni à l’OTAN ni à quelque lointaine guerre néocoloniale. Elle n’a pas besoin d’avions de galas.

Par contre, elle a besoin de moyens pour lutter contre les cyberattaques, l’espionnage, le terrorisme et pour combattre la précarité grandissante de sa population.

 

La crise du Covid-19 va pousser de nombreux pays à revoir leurs priorités. Il en est de même en Suisse. Notre modèle de défense aérienne, datant encore de la guerre froide, a fait son temps. Les nouveaux avions de galas coûteraient 18 milliards de francs au total, selon une estimation du Département fédéral de la défense (DDPS). En plus des coûts d’acquisition de 6 milliards de francs, près de 12 milliards viendraient s’ajouter pour la maintenance des jets pendant toute la durée de leur utilisation. [1] Pour le GSsA, l’addition totale serait même plus proche des 24 milliards![2] Peut-on vraiment se payer un tel bien de luxe aujourd’hui ? La réponse est limpide : non. 

 

A l’année longue, la droite veut nous fait croire à sa morale budgétaire et à son idéologie d’austérité pour scier les budgets. Et c’est elle qui maintenant veut notre vote pour de nouveaux avions de galas? Quelle sinistre comédie.

Au moment où la Suisse vit l’une des pires crises de son histoire, où des moyens doivent être investis d’urgence dans les domaines de la santé, du social, de l’économie, de la protection face aux catastrophes ou de lutte contre le changement climatique, acheter de nouveaux avions de combat est un luxe désuet que l’on ne doit pas se permettre. Que la droite veuille encore, en 2020 dépenser des milliards pour… un salon de l’automobile et des meeting aériens, c’est totalement anachronique.

Dépenser de l’argent pour moderniser un mode de défense obsolète, c’est jeter de l’argent public par les fenêtres.

Claquer 24 milliards pour s’envoyer en l’air dans des avions de galas? C’est non, merci. La fête est finie.

Gardons les pieds sur terre et refusons, le 27 septembre, ce caprice militariste d’un autre temps.

 

 

[1] https://www.tdg.ch/les-nouveaux-jets-couteraient-18-milliards-574000585177

[2] https://www.avionsdecombat-non.ch

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