Police et santé font-elles bon ménage?

  • 11. mai 2020
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Alors que certain-e-s entament leur troisième mois sans salaires, la réponse médico-policière de l’État qui annonce un déconfinement graduel musclé et peu clair, fait craindre l’accentuation des injustices sociale. En menaçant d’amende celles et ceux qui ne se plieront pas aux injonctions d’isolement, l’État montre le bâton (article de la TDG du 30 avril titré « le médecin cantonal appelle à la prudence », où les mots recommander et contraindre sont employés comme synonyme). Cela risque surtout de conduire certain-e-s à jouer avec leur santé (et celles des autres) en n’allant par exemple pas se faire tester de crainte de se voir isolé et perdre ainsi tout revenu. Quels mécanismes de soutien l’État a pensé développer pour les personnes qui se mettront en quarantaine ?

 

Toute personne doit désormais, selon le médecin cantonal, aller se faire tester rapidement si elle présente des symptômes. On oublie pas qu’il y a quelques semaines les services de Monsieur Poggia étaient incapables de fournir des tests en suffisance. Ils veulent maintenant forcer les gens à se faire tester. Que se passera-t-il si la personne n’y va pas ?

Pour chaque cas positif une « enquête d’entourage est désormais réalisée. Que se passera-t-il si la personne malade ne souhaite pas communiquer les noms de personnes avec lesquelles elle a eu un contact de plus d’un quart d’heure à moins de deux mètres de distance ? Monsieur Poggia dirige la santé et la police n’est-il pas en train de confondre les deux?

Ces personnes, selon le médecin cantonal, seront d’office mises en quarantaine. Et pourquoi pas en prison pendant qu’on y est. On va les séparer de leur famille?

Le médecin cantonal va plus loin: le malade sera isolé et les personnes avec qui ce dernier a eu un contact seront  priées de rester confinés chez eux durant dix jours au mininum.

Sauf qu’il s’agit d’un ordre et non d’une recommandation. Une amende de 5000.- peut être infligée en cas de non-respect de ces consignes. Quelles sont les bases légales sur lesquelles le Conseil d’État s’appuie pour contraindre à ce point chacun-e et menacer encore plus des citoyen-ne-s frappé-e-s par la crise. Menacer des malades… on ne vous dit pas bravo Monsieur Poggia.

Le médecin cantonal annonce également que des contrôles téléphoniques auront lieu pour s’assurer que les gens seront  bien chez eux. Mais qui fera ces contrôles ? Qu’en est-il du consentement et du secret médical dans ce cadre-là ?

Il existe un risque que des personnes n’aillent tout simplement pas se faire tester ou cachent leurs symptômes du fait des menaces d’isolement forcés et d’amendes salées alors que pour certaines voilà déjà 2 mois qu’elles ne perçoivent aucun salaire.

On aurait plutôt souhaité des incitatifs positifs de la part de Monsieur Poggia afin que les gens prennent soin de leur santé plutôt que de recevoir des menaces propres à soulever l’anxiété et des conduites dangereuse pour leur santé et celle des autres.

Soigner par la menace ne mérite aucun applaudissement et entache la gestion de crise du Conseil d’État qui devrait chercher l’adhesion plutôt que la répulsion.

Santé et police ne font pas bon ménage.
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