Mobilisation pour Julian Assange

  • 11. mai 2020
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Ce jeudi, sur la place des Nations, à Genève, les partis politiques de gauche et de nombreuses associations étaient réunis pour demander la libération immédiate de Julian Assange et sa conduite en lieu sûr, pour soutenir toutes les démarches possibles afin que la Suisse lui accorde l’asile politique.

Le Conseiller aux Etats Carlo Sommaruga a été remercié pour les démarches entreprises à Berne afin de protéger la vie de Julian Assange. Toutefois, les démarches pour obtenir l’asile ou un visa humanitaire en Suisse sont complexes et très réglementées. Depuis 2012, plus aucune demande d’asile ne peut être déposée auprès des représentations diplomatiques suisses à l’étranger. Ce qui est regrettable. Des personnes perdent la vie aujourd’hui du fait de cette impossibilité de déposer des demandes d’asile depuis l’étranger. La Ville de Genève a également demandé au gouvernement suisse d’intervenir pour sauvegarder la vie et l’intégrité corporelle de Julian Assange, fondateur de Wikileaks.

D’après l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique la possibilité de chercher, de recevoir et de répandre les informations et les idées par quelque moyen que ce soit sans considérations de frontières;  La Déclaration de l’ONU de 1998 sur les défenseurs des droits de l’homme dit que chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international. La Suisse en tant que dépositaire des Conventions de Genève; a un rôle central à jouer. En créant Wikileaks pour divulguer au grand public des informations considérées comme confidentielles, M. Assange a contribué à révéler des cas de violations des droits humains.

Il est urgent de défendre le respect de l’Etat de droit, demander un procès équitable pour Julian Assange, et le droit d’asile pour les lanceurs et lanceuses d’alertes. La liberté de la presse est un élément fondamental de notre démocratie. Il est vital de permettre à l’information de circuler et ainsi à notre communauté, qu’elle soit locale ou mondiale, de fonctionner sur des bases plus transparentes.

Julian Assange, comme Edward Snowden, comme Chelsea Manning, ont mis le doigt sur les enjeux politiques cruciaux concernant la vie privée, l’identité et la citoyenneté. Ils jettent tous trois une lumière crue sur des violations crasses des droits humains.

Nous n’oublions pas que la Suisse est le pays des fiches. Nous n’oublions pas que la Suisse est en retard concernant l’identité numérique et sa protection. Alors que la loi sur l’identification électronique a été adoptée cet automne par le Parlement fédéral afin de créé le cadre juridique d’un moyen d’identification électronique reconnu et approuvé par l’Etat, il faut appeler sans faiblir à un cadre juridique plus précis pour défendre les lanceuses et lanceurs d’alerte, exiger sans relâche  un cadre légal plus rigoureux pour garantir la protection des données numériques.

Il est aussi important de rendre hommage à Julian Assange, Edward Snowden, Chelsea Manning et à toutes et tous les autres activistes qui veillent et défendent le respect des droits humains, au péril de leur sécurité et de leur liberté.

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