La vie est un long trek tranquille

  • 25. juillet 2017
  • air du temps
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Ce n’est pas parce que c’est juillet que j’écris plus serré ou plus juste. Ce n’est pas parce que les enfants rient que je suis satisfait. Ce n’est pas quand les gens applaudissent que le mot est formé. Ce n’est pas sans la main que se forment les blés. Les paupières sont épaisses. Les voiles sur les têtes légers. Ce n’est pas sur l’écran qu’est le masque. Beaucoup de respirations au tuba dans le bus. Je peux écarquiller les yeux ou faire semblant. Les épis sont levés pour la moisson. C’est dans le silence que le silence est donné.

Ce ne sont pas les sourcils froncés qui rassemblent. Ce ne sont pas les yeux baissés qui composent la vérité. Dans les paumes, il y a l’encre et le nom. Ce ne sont pas ces mains là qui ont pesé. Ce n’est rien de visible qui soutient. Ce n’est rien d’innommable qui peut calibrer.

Ni bandeau ni balance, ni juge ni collier. Ce n’est rien de fragile qui pourra s’affaisser. Ce n’est pas à la douane que je peux demander. C’est à la clairière où se tiennent les ruches.

Ce n’est pas cet été que je vais sautiller. Ce n’est pas cet hiver que le bois brûlera. Ce n’est pas dans la nuit que les chats se reposent. Le lait qu’ils lapent est de pluie et de mousse. Ce n’est pas la puissance qui fait rouler les dés. Ce n’est pas le hasard qui ordonne les biches. Ce n’est rien de dicible ou visible qui met en mouvement.

Ce n’est pas assis que l’on peut s’accorder. Ce n’est pas sans sourire que l’on peut découvrir. Les obstacles sont intérieurs. Ce n’est pas la vitesse qui fait tourner la roue. Le tapis roulant ne change rien au paysage. Ce n’est pas par le don que je peux recevoir. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Le vieil homme s’est levé.

Ce n’est pas dans le nom qu’est l’accent. Ce n’est pas à la source que la soif est crée. Ce n’est pas sur la photo qu’est le signe de l’oiseau. Ce n’est pas l’appeau qui appelle, le chasseur qui conserve la trace. Le dernier mot est celui qui s’efface. Le premier creuse le torse et referme le poing.

C’est l’image qui compte, c’est le sucre qui pèse, c’est la langue qui lie, le prix à payer.

La vie est un long trek tranquille.

 

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