Le 1e avril de Donald Trump

  • 25. juillet 2017
  • air du temps
  • Pas de commentaire

Il faut imaginer Donald Trump au pied de son lit se réveiller après une nuit sereine, à qui un employé zélé annonce entre les nouvelles de menues importances (évolution du conflit en Syrie, niveau de la dette américaine, rapprochements entre la Russie et l’Iran), que ce 32e jour du mois de mars est en fait le 1e du mois d’avril et qu’une petite blagounette du président serait bienvenue à cette occasion – c’est de coutume-, afin de détendre une atmosphère mondiale plutôt crispée.

Il faut imaginer le cerveau de Donald Trump se mettre immédiatement en branle, bouleversant ses plans de la journée, pour chercher quel bon tour il pourrait faire à ses followers sur twitter. Mais quelle blague pourrait faire Donald Trump un 1e avril qu’il n’ait pas déjà faite ? Et quelle plaisanterie semblerait suffisamment loufouque pour être plus drôle que celles qu’il fait sérieusement tous les jours ?

Il réfléchit (si si). Prétendre construire un mur entre les Etats-unis et le Mexique, le faire payer par les mexicains ? -Déjà fait. Affirmer que le climat va bien, qu’il faut rapidement faire de nouveaux forages dans le grand nord ? -Done. Affirmer vouloir déplacer l’ambassade US de Tel-Aviv à Jérusalem… elle est bien bonne celle-là, faut la faire durer quelques mois encore. Alors peut-être affirmer que l’ambassade des US en France sera désormais située à Berlin. Mmmmh… Interdire d’entrées aux Etats-unis les résidents de sept pays musulmans, énorme, mais les ingrats n’ont pas ri, c’est fait aussi, peut-être l’étendre à sept autres pays? Une grosse pitrerie : ne plus parler à la presse et faire des faits alternatifs une vérité absolue. Faire l’Amérique grande again, personne n’y croira, mais on peut essayer. Bref que ce soit le 1e avril toute l’année : plus c’est gros mieux ça marchera.

 

Vient l’heure du petit-déjeuner, Donald n’a pas avancé. Il jette un œil sur sa mallette nucléaire d’un air malicieux, bon, pas sûr que ça fasse rire tout le monde, mais en choisissant bien le pays, ça pourrait être cocasse. Son employé zélé fronce les sourcils. Pas sûr.

Envoyer Ivanka sur la lune ? Melania à Moscou, fermer Wall-Street ? Construire un mur dans l’Atlantique, pour éviter que des bateaux n’entrent dans les eaux territoriales américaines sans contrôle. Pas drôle. Un petit clopet d’abord, on verra bien pour la suite.

Après-midi. Donald n’a pas bougé de son lit. La dépression guette. Faire de Cuba le 52e état US ? Pas besoin de se presser, ça viendra, chaque chose en son temps… Soutenir l’indépendance du Tibet, les résolutions de l’ONU condamnant la politique coloniale d’Israël? Mouais… petit sieste, on verra bien ensuite.

Soir. Donald tourne bourrique dans son bureau. En désespoir de cause, rappelle son employé qui lui annonce qu’un bon poisson d’avril doit posséder trois qualités : être crédible, concerner tout le monde, être connecté au quotidien.

 

– Annoncer ma démission ?

– Par exemple

– Sans blague

 

 

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