La démocratie, c’est aussi le droit de dire non

  • 21. février 2017
  • air du temps
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La droite municipale, n’ayant probablement rien de mieux à faire, s’est fendue d’un communiqué de presse pour attaquer la diffusion d’un tout ménage de la conseillère administrative en charge des finances de la Ville de Genève Sandrine Salerno, appelant à voter NON à la 3e réforme des entreprises le 12 février, courrier co-signé avec Florence Germond, conseillère municipale en charge des finances de la Ville de Lausanne.

Selon la droite, le courrier incriminé (ci-dessous) viole le vote du conseil municipal du mercredi 18 janvier, au cours duquel la droite avait voté son auto-soutien à la réforme.

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Une droite qui veut faire taire les femmes

La droite municipale dénonce une propagande abusive de la part de Sandrine Salerno. Elle appelle la conseillère administrative à utiliser son temps et son énergie à ne pas se mêler de votation fédérale! Ben voyons, il semble bien que la droite regrette le « bon vieux temps » où les femmes donnaient leur bulletin de vote à leurs maris et s’occupaient avant tout de la cuisine et du foyer!

Plus grave encore, cette droite PLR et PDC laisse entendre, dans son communiqué de presse, que le courrier de la magistrate a été payé par le contribuable. Or, il n’en est rien! Pas un sou de la collectivité n’a été dépensé dans ce qui est tout simplement un positionnement politique d’une élue qui assume ses responsabilités et ses points de vue.

On cherchera en vain le logo de la Ville sur le courrier de Sandrine Salerno. Son courrier est porté par le comité unitaire du non à la réforme, dans le plus pur exercice de la démocratie directe. Dans le débat compliqué de la réforme des entreprises, c’est un signe de panique de la part de la droite que de se lancer ainsi dans des attaques factuellement fausse contre une magistrate en fonction.

Monsieur Dal Busco, grand argentier cantonal, a lui certainement dérapé lorsqu’il a utilisé les deniers publics pour faire de la pub à la réforme dans un courrier au contribuable.[1] Pourtant, aucune réaction n’était venue à droite concernant ce singulier usage de l’argent public….

 

Oui au débat d’idées oui à la liberté démocratique des élu-e-s!

Mais quoi qu’il en soit, et pour rappel, le conseiller administratif et conseiller national Guillaume Barazzone a pris position pour la RIE3, sans que personne ne crie au scandale. Il est sain, en démocratie, que chacun-e s’exprime. Et il est clair, au sein du Conseil administratif de la Ville de Genève que chaque élu-e ait un positionnement politique sur cette question fédérale, qu’il lui appartient de partager ou non.

Que le Conseil municipal de droite vote son soutien à la réforme est une chose. Mais cela n’implique aucunement qu’il oblige le Conseil Administratif, et encore moins que chaque élu-e de l’exécutif doive en faire de même en son nom propre.

Au final, ce qu’il est important de retenir, c’est la très très petite idée qu’à la droite de ce qu’est la démocratie et la liberté d’expression. En attaquant la magistrate Sandrine Salerno sur son courrier co-signé avec Florence Germond, c’est clairement le signe du refus et de la peur du débat d’idées que montre la droite.

 

Sandrine Salerno a le droit de s’exprimer

L’engagement de Sandrine Salerno a un contenu politique, c’est certain. Il rappelle le coût pour les collectivité publiques de cette réforme, et les risques pour les prestations publiques et les villes en cas de vote favorable le 12 février. Faisant cela, la magistrate est pleinement dans son rôle et son mandat, n’en déplaise aux aigris du municipal, qui devraient se rappeler que s’ils ont un pouvoir, c’est celui de s’exprimer et de servir la collectivité, pas de chercher à contraindre les autres à adopter leur point de vue.

 

La démocratie, en Suisse, c’est aussi le droit de ne pas être d’accord

La démocratie que l’on aime et sert en Suisse, c’est celle qui permet à chaque citoyen-ne de se faire son point de vue, sans se le faire imposer par quiconque.

La droite municipale veut-elle invoquer un devoir de réserve ou Dieu sait quoi pour faire taire celles et ceux qui ne pensent pas comme elle et au final empêcher les élu-e-s de s’engager et défendre leurs positions ?

Alors, cette droite totalitaire devrait réfléchir à sa volonté de museler les décideurs politique, et peut-être rédiger illico presto un autre communiqué de presse si elle pense que l’ancienne conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf devrait se la fermer quand, dans les colonnes du Blick ce lundi, elle estime que la troisième réforme de la fiscalité des entreprises qu’elle avait pourtant initié va trop loin et qu’il n’est désormais plus possible pour elle de la soutenir.[2]

Et si la droite y renonce, ce à quoi nous l’invitons, qu’elle amène alors plutôt des idées et des arguments au débat d’idée, plutôt que des chicanes et des tentatives d’intimidation. Car cela, face au peuple, ça ne passe jamais.

 

[1] http://commecacestdit.blog.tdg.ch/

[2]https://www.rts.ch/info/suisse/8330396-eveline-widmer-schlumpf-se-distancie-de-la-reforme-fiscale-des-entreprises.html

 

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