Le laboratoire littéraire est un lieu où se rencontrent des auteur-e-s et leurs textes ; c’est une expérience de groupe, un lieu d’expérimentation esthétique et relationnelle, comme une sorte d’échantillon de société rassemblée autour de l’écrit et de la parole. Depuis janvier 2012, soit depuis bientôt cinq ans, le Labo se réunit une fois par mois, animé par Isabelle Sbrissa et Sylvain Thévoz.
On y vient de Genève bien sûr, mais aussi de Lausanne ou des environs, de France voisine, ou du Jura… Il y a là les indévissables habitué-e-s ou ceux qu’on ne voit passer qu’une seule fois et puis celles et ceux qui nous rejoignent de temps à autre, quand ils ont de nouveaux textes à lire, quand la disponibilité est au rendez-vous, quand il y a urgence, désir ou curiosité…
S’y retrouvent ceux qui commencent à écrire, d’autres qui ont déjà publié, et aussi ceux qui désirent juste être là et écouter.
S’y nouent des amitiés, des projets d’édition, de nouveaux projets.
Ainsi le groupe du Laboratoire littéraire est-il à géométrie variable, ce qui nous permet d’y lire, d’y entendre et d’y commenter des textes très différents de personnes qui ne se connaissent pas forcément, et d’établir entre nous tous pourtant un lien rendu important par l’échange de confiance.
L’exercice demande une présence vive puisque chaque texte est partagé à haute voix et commenté dans la foulée et sans préparation… Une pratique d’intense attention à l’autre qui fait appel à une capacité de décentrement, à une écoute ouverte et à une curiosité pour les valeurs et les formes dont les textes des autres font preuve.
Mais nous venons au Laboratoire avec exactement qui nous sommes à un moment donné et vivons aussi ensemble des débats virulents, à propos de telle ou telle image, à propos de l’usage de langues étranges, voire étrangères, à propos d’une forme ou d’une rime et là surgissent parfois des prises de parole calibrantes ou des jugements suivis de revendications de liberté. Ces débats nous poussent à reconsidérer nos points de vue avec plus d’empathie et nous permettent de découvrir un peu plus à chaque fois qui nous sommes et devenons.
Nous croyons en la qualité irremplaçable de ces confrontations collectives pour mettre en mouvement ce qui en nous s’est opacifié ou durci, pour s’ouvrir à nous-même et donc à autrui, en un mot : pour rester vivants.
Cette ouverture et cet apprentissage de l’irréductible singularité d’autrui nous les pratiquons depuis presque cinq ans, et avions envie de faire connaître un peu plus largement cette aventure littéraire, humaine, collective, esthétique, sociale, intimiste, politique, amicale, animale, tendre, virulente, engagée, polémique, fragile, solidaire, et qui dure !
Le laboratoire est un lieu ouvert, inclusif, qui se réunit tous les derniers dimanches du mois.
Il propose à chacun-e- de venir partager un texte en travail, un texte aimé, un texte fragile, s’exposant ainsi au regard de l’autre, à ses retours critiques; ou simplement à venir écouter ce qui se trame là.
1e festival Murivalais de textes écrits la veille. Rendez-vous les 5 et 6 août à Muriaux
Dates des prochains laboratoires littéraires :
Septembre à Décembre 2017.
Comme d’habitude nous lirons nos textes fraîchement écrits et les commenterons ensemble.
Au plaisir de vous revoir ou de vous rencontrer.
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Sylvain Thévoz (078.629.85.15)
Isabelle Sbrissa (078.620.91.84)
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« Dans l’obscurité nous attendons
venez, vous tous qui écoutez
aidez-nous dans notre voyage nocturne :
maintenant nul soleil ne brille
maintenant nulle étoile ne luit
venez, montrez-nous le chemin :
la nuit n’est pas amicale
elle ferme ses paupières
la lune nous a oubliés
nous attendons dans l’obscurité. »
poème d’Amérique autochtone, recueilli par Kenneth White