Il y eut des gens pour croire à la vie sous l’écorce
Il y eut un soir, il y eut un voisin
Il y eu les malades et les morts, les porteurs de lumière
Il y eut davantage de soutiens que de charges
davantage de regards que de règles, de liens que de chiens.
Il y eut l’identification aux poids, l’obéissance au joug
visioapero, télétravail à gogo et prise de tête
il y eut les factures et les codes, le contrôle des modes
L’algorithme et les fleurs.
Il y eut le manque de sommeil, la surcharge de travail
les paroles faites de noeuds, les oiseaux ricaneurs, les applaudissements aux fenêtre
il y eut les fractures intérieures, les angoisses pour les proches, les factures en souffrance
les moi d’abord ou les après-vous je vous en prie
les mains tendues, les doigts ouverts, les paumes propres
ceux qui avaient des réserves et caquetaient
ceux qui retroussaient leurs manches et oeuvraient
des poumons qui jouaient de la cornemuse.
Il y eut l’évasion en pensée
la marche dans le parc, les cigognes aux cyprès
la cabane dans l’arbre, le chocolat aux lèvres, la rosée dans les prés
il y eut les nuages dans le ciel, le ciel dans le soleil, le soleil sans pitié
Il y eut la lumière entre les doigts, sous les paupières fermées, au travers des volets.
Il y eut le silence partout, lavant tout, nettoyant tout.
Pas besoin de savon.
La crise est un révélateur.
Il y eut les appels au secours, les solidarités sans faille
Il y eut les drames sans appel, le chemin à tracer
Il y eut l’attente, la patience, le répondeur
Il y eut la solidarité, quelqu’un sur le palier.
Il y a eu la commande. Il y eut la réponse.
ll y eut un soir, il y eut un voisin.
Toujours.
Et cela, ce fut bien.