Il y eut un soir, il y eut un voisin

  • 11. mai 2020
  • air du temps
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683D397E-7816-42BD-8170-AE35F50D1DB4.jpegIl y eut des gens pour croire à la vie sous l’écorce

Il y eut un soir, il y eut un voisin

Il y eu les malades et les morts, les porteurs de lumière

Il y eut davantage de soutiens que de charges

davantage de regards que de règles, de liens que de chiens.

 

Il y eut l’identification aux poids, l’obéissance au joug

visioapero, télétravail à gogo et prise de tête

il y eut les factures et les codes, le contrôle des modes

L’algorithme et les fleurs.

 

Il y eut le manque de sommeil, la surcharge de travail

les paroles faites de noeuds, les oiseaux ricaneurs, les applaudissements aux fenêtre

il y eut les fractures intérieures, les angoisses pour les proches, les factures en souffrance

les moi d’abord ou les après-vous je vous en prie

les mains tendues, les doigts ouverts, les paumes propres

ceux qui avaient des réserves et caquetaient

ceux qui retroussaient leurs manches et oeuvraient

des poumons qui jouaient de la cornemuse.

 

Il y eut l’évasion en pensée

la marche dans le parc, les cigognes aux cyprès

la cabane dans l’arbre, le chocolat aux lèvres, la rosée dans les prés

il y eut les nuages dans le ciel, le ciel dans le soleil, le soleil sans pitié

Il y eut la lumière entre les doigts, sous les paupières fermées, au travers des volets.

Il y eut le silence partout, lavant tout, nettoyant tout.

Pas besoin de savon.

La crise est un révélateur.

 

Il y eut les appels au secours, les solidarités sans faille

Il y eut les drames sans appel, le chemin à tracer

Il y eut l’attente, la patience, le répondeur

Il y eut la solidarité, quelqu’un sur le palier.

Il y a eu la commande. Il y eut la réponse.

ll y eut un soir, il y eut un voisin.

Toujours.

Et cela, ce fut bien.

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