Après une année 2021 marquée par la crise sanitaire puis économique, la guerre en Ukraine a rajouté en 2022 des cassures et des incertitudes. Cela fragilise encore plus les ménages et les citoyens. Si, globalement, notre économie tient le choc, l’impact a été féroce pour celles et ceux qui ont le plus souffert de la pandémie et de ses effets, particulièrement sur le plan social.
En 2020 déjà, le nombre de personnes à l’Hospice Général augmentait de 9% c’était la plus forte hausse de l’histoire ; elle s’ajoutait à une croissance de 76% – presque un doublement des bénéficiaires – que nous avons connue à Genève en l’espace de dix ans. Certes, en 2021, il y a eu un léger recul – 2,1% – de la quantité de dossiers financiers, mais nous ne sommes de loin pas encore revenus à la situation de 2019.
«A Genève, pour rappel, 40% de la population détient zéro franc de fortune et n’a donc aucune réserve pour faire face à un quelconque imprévu».Ces quelques chiffres permettent de mesurer l’importance des défis qu’ont dû relever l’Hospice Général ces dernières années. La pandémie a fortement fragilisé celles et ceux qui se trouvaient déjà aux limites de la précarité: les indépendants, les familles, la classe moyenne. A Genève, pour rappel, 40% de la population détient zéro franc de fortune et n’a donc aucune réserve pour faire face à un quelconque imprévu. En parallèle, les fortunes de plus de 3 millions ont triplé entre 2011 et 2018, passant de 26 à 69 milliards sur cette courte période. Elles représentent désormais 71% de la fortune totale déclarée, un record en Suisse.
Quatre familles résidant en Suisse romande, dont trois à Genève, figurent au rang des dix plus grandes fortunes de Suisse. Ces personnes ne doivent-elles pas être mises à contribution pour faire face à la crise alors que les citoyen-ne-s en paient le prix fort? Il faut saluer le travail des travailleuses et travailleurs qui se sont efforcés de ne laisser personne au bord du chemin. Le travail mené durant la crise a permis de tenir les mailles du filet social en une période extrêmement brutale pour les citoyens.
Mais ce filet social a des trous, en raison du manque de moyens. Les augmentations du prix de l’énergie, des assurances maladies, vont nous mettre sous pression. Il n’est pas juste que les citoyens soient étranglés pendant que d’autres dorment sur leurs milliards, protégés et couvés par les lobbys de l’argent du parlement et donnent des épaisseurs supplémentaires à leurs édredons. Qui doit payer pour la crise? – Chacun, en fonction de ses revenus et de sa fortune, pas plus, mais surtout… pas moins!