En Iran, le meurtre barbare de la jeune Mahsa Amini, après qu’elle aie été arrêtée pour port de vêtement inapproprié a été le déclencheur d’une révolte populaire de grande ampleur. Comme le rappelle le Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne, les étudiant-e-s manifestent partout. Dans les universités de Téhéran, Charif, Amir-Kabir, Allameh, Tarbiat Moallem, Tarbiat Modaress, Melli, ainsi qu’à Ispahan. « A bas Khamenei », « à bas le dictateur », « je tuerai celui qui a tué ma sœur », « toutes ces années de crimes, à bas la dictature religieuse ». Le meurtre de Mahsa Amini, martyre de la liberté, a été le déclencheur pour contester frontalement le pouvoir ultra-conservateur en Iran. On compte déjà des dizaines de victimes de la répression du pouvoir sanguinaire des mollahs.
Les étudiant-e-s s’expriment, par exemple à l’université Amir-Kabir de Téhéran : « Le meurtre de Mahsa est le symbole de 44 ans de répression et de sauvagerie. Les assassins de Mahsa et de toutes les victimes des quatre dernières décennies qui ont élevé leur palais d’oppression sur le flot du sang du peuple seront livrés à la justice de la nation. » Des véhicules des unités spéciales répressives sont incendiés. Le mouvement insurrectionnel force l’admiration. Partout des femmes se coupent les cheveux publiquement et brûlent leur hijab en suscitant l’acclamation de la foule. Le féminisme est une puissance révolutionnaire. Total soutien aux femmes iraniennes qui entrainent tout un peuple derrière elles pour renverser un pouvoir despotique.
À Téhéran, le peuple manifeste sur le boulevard Kechavarz et les rues Vessal, Karegar et Italia. Des heurts éclatent avec les forces spéciales. Ils scandent : « ce dingue de guide est une honte », et « Khamenei meurtrier, son pouvoir est illégitime ». Des manifestant-e-s, au sein desquel-le-s les femmes jouent un rôle actif. Plusieurs voitures de patrouille des unités spéciales ont été incendiées ou renversées. Des manifestant-e-s sont arrêté-e-s par dizaines. Les affrontements se poursuivent jour et nuit. À Karadj et Machad, le peuple proteste avec le slogan « venez vous battre et nous vous combattrons » et « canon, char et mitraille, que les mollahs aillent au diable ». Les étudiant-e-s de l’université de Téhéran scandent : « partout pauvreté et corruption, à bas la tyrannie ». Celles et ceux de l’Université Melli avec le slogan : « à bas le dictateur », « toutes ces années de crimes, à bas la dictature religieuse » et « 1500 tués en novembre 2019 ». Internet a été coupé à plusieurs reprises par le pouvoir pour endiguer les manifestations, une méthode régulièrement utilisée par le régime.
Alors que ces dernières années, des espaces de quasi liberté existaient pour les jeunes de tomber le voile et s’habiller comme elles voulaient, l’arrivée au pouvoir des ultraconservateurs a changé la donne et accentué la répression.
Soutien total aux habitant-e-s et à la jeunesse de Téhéran, de Machad, Racht, Ahwaz, Ispahan, Nichapour, Arak, Kermanchah, Khorramabad et des autres villes où le peuple est dans les rues ; à tout le peuple Iranien qui lutte actuellement pour sa libération. Les Iraniennes et Iraniens veulent la liberté et le droit de vivre, de s’habiller, et de se déshabiller comme ils et elles veulent.
A l’appel du centre Zagros pour les droits de l’Homme, en soutien aux revendications des femmes et à la lutte du peuple iranien pour sa liberté, une manifestation est prévue ce lundi 26 septembre à 14h sur la place des Nations, à Genève, juste en face du Palais des Nations où le Conseil des droits de l’Homme tient actuellement sa cinquante et unième session.