Le Refettorio Genève a fêté son inauguration ce vendredi 28 janvier au 120 rue de Lyon. Ce restaurant accueille à midi des clients payant leur repas et le soir des travailleuses et travailleurs précaires, personnes sans abris, en difficulté ou en rupture, pour y manger sans bourse délier.
Une véritable réflexion sur la nourriture y est menée (circuits courts, lutte contre le gaspillage, expérience qualitative et gustative), mais aussi sur l’importance sociale de pouvoir permettre à des personnes avec peu ou pas de revenus, de se rendre au restaurant et y être accueillis sans discriminations.
Manger y est une expérience gustative, sociale et culturelle (design du lieu, choix du beau, et ce, jusqu’au forme des assiettes). On est loin de la soupe populaire hâtivement apprêtée, chichement composée et servie hâtivement.
L’accueil y est aussi central que ce qui se trouve dans les plats. Le charisme du chef Walter El Nagar et son énergie rassembleuse fédèrent autour de lui une équipe et des bénévoles motivés, une fondation attractive (Mater Fondazione) faisant de ce projet unique à Genève, un lieu unique et inspirant. Le concept du Refettorio a été lancé en 2015 par le chef étoilé Massimo Bottura, depuis il se réplique dans le monde.
Il était beau de voir le chef Massimo Bottura inaugurer ce lieu, avec le magistrat Thierry Apothéloz, mais aussi la présence de Noël Constant de la Fondation Carrefour-Rue, et tant d’autres.
Le Refettorio est situé à Châtelaine dans un quartier populaire qui se densifie à vitesse accélérée. A deux pas de la Haute école d’art et de design, mais aussi de la zone industrielle, proche du quartier de l’Europe où une chaîne de restauration rapide s’est installée pour vendre ses burgers en ciblant ce quartier à bas revenus, et au pied de la Cité Vieusseux, populaire, mais peu dotée en lieux de restauration.
Le Refettorio, c’est une pincée d’innovation, une cuillère de bonne volonté et une généreuse tranche de créativité. Ce projet invite à repenser à la fois ce qu’est la cuisine, son sens et ses défis, et ce qu’est le travail social, son public, ses outils et son évolution.
A déguster sans modération, en pleine conscience.