La journée du 7 février, date anniversaire des 50 ans du droit de vote des femmes, a été unanimement soulignée et fêtée ce dimanche. C’est la première des dates anniversaires qui jalonnera cette année 2021. Le 4 juin prochain, nous fêterons les 40 ans de l’introduction de l’article constitutionnel sur l’égalité entre femmes et hommes. Le 14 juin, les 30 ans de la Grève des femmes. Le 1ejuillet, les 25 ans de l’entrée en vigueur de la loi fédérale sur l’égalité. Quelle année commémorative! On reste néanmoins choqué-e par le fait que ces avancées vers l’égalité soient si récentes, que l’on parte de si loin, et que ces droits (maigres) soient encore tant menacés.
Fin janvier, par exemple, la majorité de droite de la commission de la sécurité sociale du Conseil des États a durci les conditions pour les femmes lors de son examen de la nouvelle réforme de l’AVS. Les mesures de compensation pour les femmes les plus touchées par le relèvement de l’âge de la retraite ont été limitées. Autre mesure votée : les femmes ne pourront prendre une retraite anticipée qu’à partir de 63 ans alors que le Conseil fédéral proposait de fixer le seuil à… 62 ans. Cette commission composée majoritairement d’hommes a également accepté un relèvement à 65 ans de l’âge de la retraite pour les femmes ! Toutes ces mesures vont certes encore être discutées au Conseil des États et au Conseil national, mais voilà le type de bougies que la droite veut mettre sur les dates d’anniversaires de la lutte pour l’égalité entre femmes et hommes ![1]
Ne nous laissons pas endormir par les flonflons des commémorations. Aujourd’hui, les femmes touchent un tiers de moins de rente de vieillesse que les hommes, et la réforme de l’AVS ne doit pas se faire sur le dos des femmes !
La votation du 7 mars sur l’initiative interdisant de se voiler le visage dans l’espace public, aux relents patriarcaux et remugles racistes, vise à contraindre les femmes de s’habiller comme ceci ou cela. La prétention de vouloir les « libérer » ne trompe personne. L’UDC est un fondamentalisme sexiste et sa manipulation xénophobe et raciste sur le dos des femmes ne trompe personne. Ce sera un grand Non que nous déposerons dans l’urne.
Le PS a lancé une pétition ce dimanche[2] en rappelant qu’un million et demi de personnes vivant en Suisse ne peuvent pas participer aux prises de décision, car étrangères. Nous demandons l’introduction du droit de vote et d’éligibilité pour toute personne résidant depuis plus de cinq ans en Suisse. Certes, à Genève, le droit de vote pour les étranger·ères résidant depuis 8 ans en Suisse existe, mais si une personne change de canton, elle risque de perdre ce droit en déménageant. Comme le rappelle Ada Marra : le féminisme, c’est défendre la liberté et les droits de tous et toutes !
[1]https://appel.rentes-des-femmes.ch/signer