Le pays est aux mains du sombre pouvoir des talibans. La faillite militaire américaine devrait appeler à un sursaut humanitaire. La victoire des talibans rend la situation invivable pour de nombreuses personnes qui sont de facto des cibles, des proies, pour les forces talibanes. Les messages « rassurants » de ces derniers ne doivent tromper personne. Il y a urgence à agir.
De nombreuses voix se font entendre pour que la Suisse accueille des réfugié-e-s afghan-e-s. Le Parti socialiste demande que la Suisse protège immédiatement toutes les personnes originaires d’Afghanistan et que notre pays soutienne un quota international de réfugié-e-s. Pour Carlo Sommaruga, conseiller aux États genevois, «la Suisse devrait accueillir 10’000 personnes vulnérables, en particulier des femmes et filles, en provenance d’Afghanistan». Il demande au Conseil fédéral :
- De mettre en œuvre à titre humanitaire l’accueil urgent de ressortissantes et ressortissants d’Afghanistan, en priorité des femmes et des filles et les personnes qui se sont engagés ouvertement pour les valeurs de démocratie, des droits de l’homme et l’égalité des genres, dès lors que ces femmes, ces filles et ces personnes subiront inéluctablement la répression ou la sanction pour leur engagement ou simplement leur mode de vie occidental ;
- De prendre sans aucun délai les mesures nécessaires, s’il le faut en collaboration administrative avec les autres pays européens, pour octroyer les visas humanitaires et faciliter l’arrivée rapide de ces personnes en Suisse ;
- De favoriser en premier lieu l’arrivée en Suisse des personnes visées au point 1 membres de familles de personnes résidant en Suisse, lorsque les familles en Suisse en font la demande ;
- De coopérer, sans sursoir à la mise en œuvre du point 1, avec les Etats européens pour élaborer un plan d’action humanitaire en faveur des personnes dont la vie et l’intégrité physique sera menacée par les Talibans.
Alors que le Canada s’apprête lui à accueillir 20 000 réfugiés afghans dans le cadre d’un nouveau programme d’immigration, visant les personnes particulièrement vulnérables en raison de la crise humanitaire émergente dans la région, il nous faut donner de la voix pour pousser notre Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à agir, vite.
Comment ? En manifestant, interpellant, écrivant. En effectuant une pression politique sur le Conseil fédéral afin qu’un effort soit entrepris en faveur des activistes afghan-e-s particulièrement exposé-e-s; en intervenant dans nos réseaux et auprès de nos contacts. En sollicitant également nos élu-e-s fédéraux afin que le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) ne cède pas à l’indifférence, et qu’à la débandade américaine ne s’ajoute pas une indifférence coupable. Une pétition est en ligne[1].
Lors du premier août, jour de fête nationale, nous avons amplement et avec beaucoup de passion loués nos valeurs fondatrices. Avec fierté nous avons rappelé notre esprit de solidarité, les valeurs de notre démocratie, l’égalité. C’est désormais l’occasion de mettre en oeuvre ces valeurs, de passer de la parole aux actes, par l’accueil d’un maximum de personnes actuellement menacées de morts en Afghanistan. Les trahir, ce serait nous trahir.
[1]https://act.campax.org/petitions/humanitare-aufnahme-von-schutzsuchenden-aus-afghanistan