Paul Biya semeur de trouble

  • 07. février 2022
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biya,cameroun,genèveNous vivons dans une démocratie, dans un canton et une ville au rayonnement international. Si nous sommes très fiers de rappeler les principes humanitaires de Genève et la neutralité de la Suisse, nous devons également en honorer les valeurs et nous montrer à la fois responsables et cohérents dans les choix que nous opérons.En 2020, nous déposions une pétition[1], soutenue par plus de 15 000 personnes: des démocrates à Genève, en Suisse et ailleurs, des camerounais-es qui pouvaient légitimement craindre pour leur famille au pays. Cette pétition demandait quelque chose d’important pour le respect des droits humains, à savoir que M. Paul Biya soit déclaré persona non grata à Genève, afin de préserver l’ordre public et que Genève cesse d’être une confortable base arrière pour des dictateurs. Le signal politique était important. Malheureusement, la droite majoritaire au Grand Conseil l’a balayé invitant le potentat à poursuivre sa dolce Vita à Genève.[2]

Suite à l’agression de M. Adrien Krause, journaliste de la RTS, molesté par les gardes du corps de M. Paul Biya, en marge d’une manifestation durant laquelle la police n’y était pas allée de main morte dans la répression des manifestants en juin 2019, l’image de Genève avait été écornée. Une indignation très large, à la portée internationale, s’était élevée.

Des articles étaient parus dans des journaux américains et en Afrique, montrant non seulement l’indélicatesse dont faisait preuve Genève vis-à-vis de la liberté de manifester, mais aussi comment, dans sa pesée d’intérêt, elle exerçait le « deux poids, deux mesures » –  – à savoir une protection accrue de Paul Biya dans l’hôtel Intercontinental où il séjourne régulièrement versus une répression des manifestants venus démocratiquement questionner sa présence.

Aujourd’hui, alors que Paul Biya revient à Genève dépenser un argent qui n’est pas le sien et y semer le trouble, une manifestation annoncée par les opposant-e-s à son régime est interdite[3] par la police et Monsieur Poggia. Il est à craindre que cette décision n’envenime la situation. Malgré cette interdiction des manifestant-e-s iront de l’avant.

Monsieur Biya débourse 90 milliards dans ses voyages à l’étranger, dont plus de 200 millions à l’Intercontinental, des ressources qui ne sont pas les siennes, vu qu’il gagne plus ou moins 600 000 francs par an; c’est donc un argent corrompu fruit de la spoliation de son peuple qui est dépensé à Genève.

La Suisse se dit neutre et prétend arbitrer au Cameroun le délicat « processus de paix » (faut-il faut encore l’appeler ainsi?) entre les parties en conflit dans le cadre d’un génocide qui a fait plus de 3000 morts depuis 2017. Comment notre pays peut-il mener sereinement cette médiation et tenir sa position s’il accueille sur son territoire le dictateur Paul Biya en villégiature? Ce dernier doit bien rigoler derrière les vitres de l’Intercontinental.

 

Nous ne pouvons qu’à nouveau inviter le Conseil d’Etat à déclarer M. Paul Biya persona non grata à Genève.La Suisse s’en portera mieux, Genève également, les droits humains et le respect de la démocratie.

[1] http://ge.ch/grandconseil/data/texte/P02084A.pdf

[2]https://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2019/09/14/le-dictateur-paul-biya-de-retour-en-suisse-300834.html

[3] https://www.tdg.ch/la-manifestation-contre-paul-biya-est-interdite-814825964739

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