Ecarter les petits trumps

  • 04. février 2021
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L’insurrection initiée par Trump et ses supporters ce mercredi à Washington conduisant au saccage du Capitole et à l’interruption des travaux parlementaires du Congrès visant à certifier l’élection de Joe Biden à la Maison Blanche n’est ni un coup de folie ni un coup de poker. C’est l’aboutissement logique de 4 années de mensonges, de renversements de la réalité et de jonglage avec les institutions. C’est la conséquence logique d’une volonté destructrice et narcissique d’un homme assisté d’une petite armée de fidèles serviles et endoctrinés. C’est le produit d’un manipulateur servant chaud son ressentiment et l’aigreur d’une volonté de puissance contrariée. C’est enfin l’incapacité d’un homme à reconnaître et accepter une défaite. Sa volonté martelée de retourner les institutions à son profit pour se maintenir à tout prix au pouvoir. Comme si la démocratie était un jeu de cartes que l’on pouvait battre et rebattre sans cesse, sans jamais quitter la table, sans en accepter les règles.

Les manipulations et jeux de langage de Trump sont d’une énormité et d’un culot sans fin. Véritable virus pour la démocratie, on est heureux que les anticorps démocratiques semblent suffisamment vivaces pour le rejeter. Mais on s’inquiète aussi de ce qui pourrait se passer si ces derniers flanchaient. Chaque brèche, chaque opportunité est investie par ce virus, jusqu’à l’épuisement du corps entier.

On ne distingue pas  encore clairement si les violences de ce mercredi 6 janvier sont les contraction d’un enfantement monstrueux ou l’avortement sanglant d’un coup d’état. Ce jeudi, Trump pérore encore :  » ce n’est que le début de notre combat pour rendre sa grandeur à l’Amérique ». Il devrait plutôt être traduit en justice pour la mort de 4 personnes au Capitole ce mercredi et pour incitation à la haine et à la violence !

Dans la cuvette du trumpisme, où se préparent les plus indigestes brouets et coups politiques, il faudra encore tirer la chasse plusieurs fois pour que les derniers remugles s’en aillent définitivement. En espérant que les événements d’hier soient un électrochoc suffisamment puissant pour réveiller les consciences et les plus endormis.

Il n’y a pourtant pas de quoi regarder d’en-haut les américains en ricanant de ces hommes à peau de bêtes et à cornes qui ont pris place au Capitole dans la violence avec des drapeaux mêlant Jésus, Rambo et Trump. Il n’y a pas à voir cela comme un exotisme singulier, ou alors en riant jaune et d’une manière bien inconsciente. Car nous avons à peu près les mêmes spécimens chez nous. Ils portent d’autres habits, parfois la cravate, ont la même lecture « divergente » de la réalité, et mettent toute leur énergie à servir leurs intérêts avant tout, résolus à tordre les institutions et les faits à leur profit.

Les petits trumps sont parmi nous. Ils promettent la lune au nom du peuple ou de la République, s’installent au coeur des institutions pour leur profit ou revanche personnelle, en dérèglent et déstabilisent le fonctionnement, comme des virus.

Puissent la défaite et décadence morale de Trump leur rappeler que tout comme on dit aux enfants de ne pas jouer avec des allumettes on ne joue pas avec la démocratie. Et surtout rappeler à toute citoyenne et citoyen que voter sert à élire ses représentant-e-s autant qu’à écarter les petits trumps sans foi ni loi, avides de pouvoir et de puissance.

Le fait de sanctionner celles et ceux qui sont indignes de l’exercice du pouvoir est de la responsabilité de chacun-e d’entre nous.

Nous sommes les anticorps défendant notre démocratie.

Protégeons-la des petits trumps locaux.

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