Répondre à l’urgence sociale !

  • 11. mai 2020
  • air du temps
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L’action de la Confédération, du canton et de la Ville de Genève pour ne laisser personne de côté est fort. Pourtant, entre les décisions politiques et l’urgence de la situation sociale, il y a des écarts monstrueux. Déjà en temps normal, le non-recours à l’aide sociale est massif. Imaginez en période de pandémie, quand, du jour au lendemain, le quotidien se casse et les petits boulots nécessaires à la survie d’individus et de familles disparaissent. Les effets de communication sont nombreux, et les autorités s’évertuent à montrer qu’elles contrôlent la situation, au risque de mettre sous le tapis des éléments moins reluisants de leur action.

 

Il n’est évident pour personne d’identifier où trouver de l’aide, ni comment la demander. Pour certain-e-s, parvenir à dépasser la honte ou la peur est insurmontable. Les personnes sans permis de résidence sont frappées de plein fouet. Les personnes qui étaient déjà déclassées, ou sur le fil se retrouvent encore davantage fragilisées. Les mesures des autorités d’interdire des espaces publics (baby plage, l’accès à l’eau) et de ne pas maintenir ouvert des places de jeux poussent à l’isolement des familles, et font courir le risque de drames familiaux ainsi que d’un isolement social extrême. Les lieux de socialisation étant éteints : que se passe-t-il derrière les portes closes ? Qui s’en inquiète ?

Il faut ici tirer un grand coup de chapeau aux associations qui œuvrent sans relâche pour continuer à fournir des prestations et éviter que des drames sociaux ne se multiplient. Il faut aussi saluer les très nombreuses mobilisations individuelles. Des collectifs naissent du courage de quelques-un.e.s afin de créer des chaînes de solidarité et pallier aux limites de l’État.

Un des grands chocs de cette crise est de constater, malgré la prospérité de notre Canton, les criantes inégalités sociales qui y fleurissent et leur accroissement en période de crise. L’État peine à combler l’écart entre les besoins et sa réponse à ceux-ci. Beaucoup de fonctionnaires sont de fait au chômage technique, d’autres sont quasiment en burn out pendant que des dizaines de milliers de concitoyen.ne.s peinent à trouver l’aide dont ils.elles ont besoin. Dans ce contexte, le discours policier et tressé d’intimidation de certains conseillers d’État laisse pantois. Laisser au pouvoir discrétionnaire d’agents sur le terrain d’amender ou non en évaluant de visu qui est à 2m et qui ne l’est pas conduit à de nouvelles injustices et délits de « sales gueules. »

Si les autorités sont incontournables et si nous connaissons bien et défendons l’action fondamentale de l’État, cette crise en montre aussi certaines limites. Au niveau de l’organisation, les forces d’inertie, les lenteurs des procédures sont encore plus criantes. Le travail des associations et la solidarité entre pairs se montrent indispensables pour les dépasser.

Parmi ces initiatives citoyennes, relevons-en une parmi des centaines :  le travail admirable fait par la caravane de la Solidarité – Genève. Cette initiative citoyenne permet d’effectuer une distribution d’aliments à destination des personnes migrantes. Malgré l’action de la chaîne du bonheur, de la Croix rouge, de Caritas, du Centre social protestant et d’autres organisations engagées, certaines personnes passent encore au travers du filet de l’aide.

La caravane de la solidarité mènera sa prochaine action le samedi 18 avril à la rue Jean François Bertholini 6 à Plainpalais, dès 13h30 jusqu’à 17h. Il y sera fait, sur place, une collecte et une distribution de colis de nourriture. L’association Inspiracion Colombia s’y associera. Cette action, comme tant d’autres, démontre que si l’État est central, l’engagement de chacun.e est nécessaire en regard de la situation.

Que chacun-e d’entre vous prenne soin de sa santé et de celle de ses proches!

 

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