Interpellé par l’article de La Tribune de Genève annonçant le dépôt de deux pétitions, dont une pour s’opposer à la coupe d’arbres le long de la route de Pinchat, je suis allé voir sur place de quoi il retournait[1]. Première nouvelle, des panneaux indiquent la crainte de citoyen.ne.s que cette pétition empêche la concrétisation d’une piste cyclable qui résoudra une situation dangereuse pour les cyclistes. En voyant les voitures se croiser, carrosserie contre carrosserie, sans laisser de places aux cyclistes, tassant les vélos sur le bas côté, on comprend vite la mortelle dangerosité du lieu. Est-il préférable d’abattre un arbre ou d’attendre qu’un.e cycliste se fasse écraser? Le lieu est mal éclairé. Dangereux, dangereux! On comprend immédiatement que des cyclistes montent aux barricades pour défendre la future piste cyclable. Ce lieu est un coup-gorge. Bien sûr, il ne faudrait pas avoir à choisir entre la vie d’un arbre et la vie d’un cycliste. Si vous étiez au conseil municipal de Carouge qui va en débattre ce jeudi soir : vous voteriez quoi ? La préservation de la vie d’un arbre ou celle d’un.e cycliste?
Si les arbres coupés peuvent être replantés et compensés pour faire place à une piste cyclable, aucun cycliste écrasé ne pourra être replanté.
Créer une piste cycliste à cet endroit encouragera de nombreuses et nombreux cyclistes, à laisser leur voiture au garage. La mobilité douce est une vraie alternative à la voiture. Il est urgent d’adapter nos routes pour qu’elles fassent davantage de place à la mobilité douce et que cela permette de faire rapidement reculer l’emprise des véhicules motorisés sur celles-ci.
Les arbres sont vitaux et indispensables…
Mais ils ne doivent pas être sacralisés au point de mettre les gens en danger. Certains cyclistes ont peur et le font savoir. On risque à Pinchat de mettre au placard un projet de piste cyclable qui permettrait aux enfants de se rendre à l’école primaire en toute sécurité et aux pendulaires de faire le choix du vélo. Sacraliser les arbres pour les arbres au détriment de l’écologie et de la vie humaine, ce n’est pas la bonne manière d’empoigner le débat. Il est nécessaire d’aménager, de trouver des solutions, de ne pas figer les débats, ni prétendre faire de l’écologie sur le dos de celle-ci.
Les arbres sont vitaux et indispensables… mais ils ne doivent pas empêcher les gens de se loger. On ne doit pas les laisser pourrir et menacer de tomber sur les poussettes et les gens. Demandez à nos grands-parents quels rapports ils avaient avec les arbres.
Attaquons les parkings, pas les pistes cyclables
Il y a par des surfaces énormes dont il faut de toute urgence retirer le béton, pour y replanter des arbres. Cela s’appelle des places de parkings! Il y en a pour des kilomètres et des kilomètres carrés à Genève. Vous voulez que l’on replante des forêts ? Ne le faites pas sur les pistes cyclables ou à la plaine de Plainpalais, où il y a des places de jeux et des activités humains : faites-le là où il y des voitures et du béton!
Supprimons les places de parkings, on augmentera aussi la qualité de vie et la sécurité des gens.
Aménageons les routes, supprimons les parkings.
Faisons de la place pour la mobilité douce et les humains avec les arbres. A monsieur Dal Busco de jouer. L’idéal et ce vers quoi devrait tendre le Canton serait bien évidemment de réduire la route à son stricte minimum, préserver les arbres et construire une piste cyclable sécurisée et éclairées.
Animaux, végétaux, humains, y trouveront leur compte.
Les arbres repoussent, pas la vie. On ne joue pas avec la sécurité.
[1]https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/nouvelle-petition-sauver-arbres-pinchat/story/24040074