Les déprédations qui ont défiguré la Ville de Genève sont inqualifiables. Les mouvements culturels ont rapidement réagi condamnant celles-ci. La Culture lutte via un communiqué très propre a condamné sans ambiguïté les déprédations commises dans la nuit du 19 décembre à Genève et réprouvé avec la plus grande énergie les méthodes destructrices employées, qui ne servent en aucun cas la cause culturelle.[1] Toute violence est contre-productive. Les milieux culturels l’ont compris et affirmé clairement. Tous les Genevois sont attristés et choqués par cette casse.
Arrêter les spirales de la violence
Mais, comment interpréter les propos inqualifiables du président du conseil municipal MCG Carlos Medeiros, qui parle de racaille et de descendre les armes à la main dans la rue? Jeter de l’huile sur le feu semble la plus mauvaise chose à faire actuellement. Cela est encore un très mauvais signal pour notre République et le signe d’une perte de contrôle.
La droite municipale avait d’ailleurs déjà dérapé en octobre en votant un gel illégal des subventions de l’Usine[2], qui n’avait rien à voir dans les déprédations d’alors. Cette délibération punitive et irresponsable contre le centre culturel, justement annulée par le Conseil d’Etat[3], n’a servi qu’à rajouter de l’huile sur le feu.
La lourde responsabilité de la droite de l’échiquier politique
Les mots peu constructifs des conseillers municipaux de droite ont contribué à pourrir le débat, et à alimenter la violence des casseurs. La droite aurait-elle voulu jouer l’escalade incontrôlée qu’elle ne s’y serait pas prise autrement, usant d’amalgames stupides et basculant elle-même dans l’illégalité.
Les Genevois-es ont en marre que les conflits politiques se gèrent sur leur dos et qu’ils soient les premiers à en faire les frais. Plus de retenue et de civisme dans les parlements seraient un premier exemple et un bon signal. Le niveau affligeant des débats, et les prises de paroles inqualifiables d’un conseiller municipal MCG par exemple, qui comparait, la manifestation d’octobre à la Nuit de cristal n’a certainement pas contribué à apaiser les tensions, bien au contraire.[4]
Quand des élus se comportent comme des casseurs dans le Parlement, ils ne peuvent venir ensuite la bouche en coeur condamner les débordements. Ils doivent aussi, s’ils en sont capables, se remettre en question sur leurs propres violences et comment celles-ci alimentent les tensions.
Ou était la police ?