Déprédations à Genève : Maudet protège Stauffer, pas le Grand-Théâtre et les petits commerçants.

  • 27. décembre 2015
  • air du temps
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Les déprédations qui ont défiguré la Ville de Genève sont inqualifiables. Les mouvements culturels ont rapidement réagi condamnant celles-ci. La Culture lutte via un communiqué très propre a condamné sans ambiguïté les déprédations commises dans la nuit du 19 décembre à Genève et réprouvé avec la plus grande énergie les méthodes destructrices employées, qui ne servent en aucun cas la cause culturelle.[1] Toute violence est contre-productive. Les milieux culturels l’ont compris et affirmé clairement. Tous les Genevois sont attristés et choqués par cette casse.

 

Arrêter les spirales de la violence

Mais, comment interpréter les propos inqualifiables du président du conseil municipal MCG Carlos Medeiros, qui parle de racaille et de descendre les armes à la main dans la rue? Jeter de l’huile sur le feu semble la plus mauvaise chose à faire actuellement. Cela est encore un très mauvais signal pour notre République et le signe d’une perte de contrôle. 

La droite municipale avait d’ailleurs déjà dérapé en octobre en votant un gel illégal des subventions de l’Usine[2], qui n’avait rien à voir dans les déprédations d’alors. Cette délibération punitive et irresponsable contre le centre culturel, justement annulée par le Conseil d’Etat[3], n’a servi qu’à rajouter de l’huile sur le feu.

La lourde responsabilité de la droite de l’échiquier politique

Les mots peu constructifs des conseillers municipaux de droite ont contribué à pourrir le débat, et à alimenter la violence des casseurs. La droite aurait-elle voulu jouer l’escalade incontrôlée qu’elle ne s’y serait pas prise autrement, usant d’amalgames stupides et basculant elle-même dans l’illégalité.

Les Genevois-es ont en marre que les conflits politiques se gèrent sur leur dos et qu’ils soient les premiers à en faire les frais. Plus de retenue et de civisme dans les parlements seraient un premier exemple et un bon signal. Le niveau affligeant des débats, et les prises de paroles inqualifiables d’un conseiller municipal MCG par exemple, qui comparait, la manifestation d’octobre à la Nuit de cristal n’a certainement pas contribué à apaiser les tensions, bien au contraire.[4]  

Quand des élus se comportent comme des casseurs dans le Parlement, ils ne peuvent venir ensuite la bouche en coeur condamner les débordements. Ils doivent aussi, s’ils en sont capables, se remettre en question sur leurs propres violences et comment celles-ci alimentent les tensions.    

 

Ou était la police ?

Que faisait la police cette nuit du samedi 19 décembre? Elle protégeait principalement la Vieille-Ville, barrant son accès aux manifestant-e-s. Autrement dit : elle protégeait le Pouvoir et… elle-même, quand elle a été prise à parti par les manifestant-e-s au boulevard Carl-Vogt qui sont venu-e-s chercher la confrontation. Madame Bonfanti le reconnaît sans rire… la police se protège avant tout… elle même![5]
Quel incroyable constat d’échec!
Maudet ne sait ni prévenir ni contenir
Si prompt à jouer des sirènes et du communiqué de presse quand des djihadiste supposés traînent dans la région, à faire de l’esbroufe communicationnelle à tout va, Monsieur Maudet ne peut que venir la queue entre les jambes et les paniers à salade tristement vide ce dimanche dire sa peine et sa tristesse devant le saccage.
C’est un peu court.
Sa police a été incapable d’arrêter un seul casseur et surtout d’empêcher les déprédations. Sa seule excuse : ces derniers se déplaçaient à pied. Il n’a pas pu bénéficier de la chance d’une crevaison d’un pneu de camionnette pour faciliter une arrestation. Mais avec un peu de chance, la prochaine fois, quelqu’un glissera sur une peau de banane… cela permettra au moins une prise. Sans rire.
Nous sommes aujourd’hui la honte de la Suisse.
Maudet protège Stauffer, pas le Grand-Théâtre et les petits commerçants
La police est toutefois intervenue ! Pour défendre… Monsieur Stauffer, député MCG et son échoppe de l’avenue du Mail, prise pour cible. Des agents sont venus protéger l’incendiaire du parlement et l’extraire d’une situation dans laquelle il s’était jeté par son son goût de la provocation. Les autres commerçants n’ont pas eu cette chance… il faut dire qu’ils ne sont pas députés et n’ont pas de ligne directe avec Monsieur Maudet; et ils ne ne font pas de petits voyage en sa compagnie[6]
Il y a donc aujourd’hui une police pour les uns et pas pour les autres. Ces inégalités sociales créent de la colère dans la population. Je la comprends et la partage.
Payer toujours plus cher pour toujours moins de sécurité ?
Comme tous les Genevois, j’en ai marre des déprédations. Je ne supporte pas  la violence et les casseurs, qu’ils se trouvent dans la rue ou dans les parlements. L’injustice sociale qui pousse la police à protéger Monsieur Stauffer et la communication de Monsieur Maudet en laissant saccager le Grand-Théâtre et les magasins des petits commerçants m’écoeure.
Le magistrat en charge de la sécurité et de l’économie serait bien inspiré de revenir à la réalité. Plutôt que de se répandre dans la presse en disant sa tristesse et son impuissance avec ses amis du MCG, commencer à réfléchir à ses méthodes d’action. Car pour l’instant, ses méthodes créent plus de tensions et d’insécurités qu’elles n’en résolvent et surtout, elles coûtent très cher pour de très maigres résultats. Pas sûr que les Genevois-e-s acceptent d’en payer l’addition très longtemps.

 

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