Début octobre, la SSR annonçait la suppression de 250 postes et la réduction de programmes, films, séries, émission religieuses et littéraires. Le Tribunal fédéral ayant décidé d’amputer la TVA à la redevance, la SSR devra faire face à quelque 35 millions en moins par an. Mais en 2018, l’élargissement de la redevance, (acceptée en votation populaire en juin 2015), apportera des recettes supplémentaires! La SSR pourrait donc s’endetter, temporairement, et ainsi dépasser ce cap sans casse. Pourtant, la direction de la SSR a fait le choix de couper dans l’offre, les programmes… et dans les postes. Cette gestion à courte vue est désastreuse, pour les postes d’emploi à Genève, l’économie locale, et le public. Et puis, couper des émissions littéraires, sur le fait religieux, par les temps qui courent… faut-il être sot !
Le mépris du partenariat social
La direction de la SSR confirmait, le 17 novembre, après « consultation », vouloir sacrifier les emplois publics. Ceci, malgré plus de 400 propositions d’économie alternative avancée par le personnel.[1] Ces propositions alternatives ont été balayées par la direction. La consultation a servi d’alibi. [2] Une consultation bidon, certes prescrite par la loi, mais sans effet, pour entériner des coupes avant même que le parlement fédéral n’ait été saisi.[3] Une consultation pipeau donnant quittance aux petits soldats du management et de l’austérité: les sots, champions de l’abêtissement généralisé.
Vous reprendrez bien un grand Prix de Formule1 et une couverture saignante d’attentats pour vous exciter le dimanche soir ?
Pour une vrai radio-télévision publique
Et si la radio-télévision publique se recentrait sur le service… public, avec des émissions de qualité, et d’approfondissement?
Et si l’on protégeait la radio de la structure organisationnelle qu’a imposé la télévision sur la radio ? Si l’on sortait du règne du nivellement par le bas, avec un affaiblissement général des programmes par manque de moyens et le diktat de l’audimat?
Si rien n’est fait pour contrer cette entreprise d’abêtissement général, nous allons à terme vers la mort du service public. Alors, si l’on veut louer la liberté d’expression et défendre notre mode de vie, ce n’est pas seulement dans l’après coup, après que des terroristes aient tiré dans le tas, mais aussi quand les exécutants de la doxa financières suppriment des lignes, des services et des postes, compriment les cerveaux et compactent la masse.
Il est temps de monter aux barricades pour refuser qu’au nom d’Allah, du marché ou de l’audimat, l’entreprise de vidage de cerveaux ne soit généralisée.
Le travail de sape des sots
Encore un mot. Dans le Matin Dimanche, j’ai lu avec stupéfaction la proposition d’un député genevois, fort sot, d’ajouter 2 millions aux forces de sécurité du canton pour qu’elles aient de plus performants fusils et gilets pare-balles pour combattre d’éventuels terroristes. Sauf que, deux pages avant, le chef des polices romandes annonçait, rassurant et professionnel, le parfait équipement et la capacité adéquate à faire face des polices romandes!
Ceci pour démontrer la sottise et la surenchère dans laquelle nous sommes embarqués; la vilaine pente de la dictature de l’audimat, de l’émotionnel et du tout sécuritaire, qui fait plier la raison.
Il suffit aujourd’hui à certains d’hurler sécurité sécurité, armement armement pour dégommer les moyens pour l’éducation, le social, la conscientisation des esprits.
La direction de la SSR, les bancs de droite des députés, les sots: alliés objectifs des terroristes, dans leur entreprise de sidération et d’abêtissement généralisé.
La 5e colonne est au Parlement
Vous cherchez la 5e colonne des terroristes? Je vous en prie, n’allez pas à la mosquée ou dans les quartiers précarisés, vous la trouverez à la droite du Parlement, et dans certains conseils d’administration. C’est là qu’elle est implantée et déploie ses effets délétères.
Au nom du marché, du profit et de l’austérité; cherchant à détruire l’Etat, le vivre ensemble, avec une compréhension sotte et à courte vue d’une société sans culture et sans justice sociale, cette 5e colonne façonne une société extrêmement vulnérable.
Si nous laissons faire ce travail de sape, à ce rythme là, nous n’aurons bientôt plus besoin de terroristes, pour que tout s’écroule.
Notre société tombera d’elle-même, absorbée par sa propre vacuité (mais avec des budgets équilibrés).
[1] http://www.ssm-site.ch/fr/medienmitteilung-das-ssm-ist-schwer-enttaeuscht/
[2] http://www.ssm-site.ch/fr/note-de-protestation-relative-a-lissue-de-la-procedure-de-consultation/
[3] http://www.edito.ch/fr/2015/11/17/ssr-la-consultation-nau…
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